Voitures incendiées à Brignoles – mai 2010

Violences urbaines: véhicules incendiés et vandalisés dans le Var

AFP

1 juin 2010

DRAGUIGNAN — Quatorze véhicules ont été incendiés, dix autres vandalisés et les bureaux d’un bailleur social détruits dans la nuit de dimanche à lundi dans une cité HLM à Brignoles (Var) au cours d’incidents qui n’ont pas fait de blessé, a-t-on appris lundi auprès de la gendarmerie.

Les enquêteurs s’intéressent à une bagarre qui aurait eu lieu en début de soirée et qui pourrait avoir été l’élément déclencheur de ces dégradations intervenues vers 03H00.

Selon les sapeurs-pompiers, les incendies ont été allumés aux abords de trois bâtiments dont l’un a eu la façade noircie. Par précaution, 48 logements ont été évacués par les gendarmes et les pompiers le temps que les foyers soient éteints.

En décembre 2009 et janvier 2010, à la suite d’une série d’incendies de véhicules à Brignoles et au Val, une quinzaine de jeunes majeurs « désoeuvrés » selon les magistrats du parquet de Draguignan, avaient été interpellés et condamnés à des peines d’emprisonnent et des travaux d’intérêts général.

Une réunion a rassemblé les acteurs de la sécurité et du social autour du maire et sous-préfet. La situation a fait l’objet d’un examen attentif.

La ville brûle-t-elle ?

brignoles.maville.com

2 juin 2010

La ville de Brignoles est-elle à feu et à sang, comme d’aucuns voudraient le faire croire ? Des faits graves se sont produits récemment, qu’il s’agisse de violences exercées dimanche ou des feux urbains de lundi. Ces événements sont évidemment à l’origine d’une forte poussée de fièvre, en ville, où le sentiment d’insécurité progresse.

La situation a motivé la convocation d’une réunion en sous-préfecture. Autour du représentant de l’Etat, Bernard Breyton et du maire, Claude Gilardo, tous les acteurs du social, de la lutte contre la délinquance et les services de sécurité.

Faire toute la lumière

Tous ont dit leur volonté de continuer à agir de concert pour améliorer les choses. Et les services concernés de faire la lumière sur les affaires qui secouent l’opinion ces dernières heures, avec le souci d’établir toutes les responsabilités. « L’enquête progresse », a précisé le sous-préfet Bernard Breyton, un peu plus tard dans la soirée, sur les lieux de l’un des deux sinistres, probablement d’origine accidentelle, qui ont encore mobilisé les pompiers une partie de la nuit (lire ci-contre). Propos confirmés par Claude Gilardo, omniprésent sur le terrain depuis lundi, et représenté, hier, sur l’ultime sinistre par son adjointe, Sylvie Massimi. Le maire apparaît soucieux de montrer aux Brignolais que l’exécutif local n’est pas sans réaction face aux préoccupations d’une population de plus en plus sensibilisée par les incivilités et les actes de délinquance.

Le premier magistrat évoque un autre objectif : faire le point et dresser un état des lieux objectif de la situation, à partir des rapports établis depuis le début de l’année, par les services de gendarmerie.

« Les indicateurs n’étaient pas tous au vert mais la situation, s’agissant de ce type de violences et concernant la délinquance en général, s’améliorait ».

Sur le long terme, l’élu rappelle le récent recrutement d’un chargé de mission spécifique, la mise en place du pôle des solidarités qui « produiront bientôt leurs effets. Il faut le temps de la mise en place ».

Une politique controversée

Son discours ne convaincra pas l’opposition, laquelle indique, par la plume de Jean-Michel Rousseaux : « ne pas être surprise par les conséquences de ce qui s’apparente au mieux à de l’angélisme, au pire à une absence de direction de la part des dirigeants actuels face aux problèmes posés par la délinquance. »

Le leader UMP confirmant, au passage, ses déclarations du dernier conseil municipal à savoir son « regret face au démantèlement du service politique de la ville de voir remis en question pour des considérations politiciennes un travail certes perfectible mais qui avait porté ses fruits ».

Cette déclaration avait été contestée, au cours de la même séance, par Saïd Bensaïd. L’adjoint au maire affirmait qu’il aurait beaucoup à dire sur l’organisation antérieure.

Pour autant, l’heure est-elle aux brûlots ? Claude Gilardo met en avant le renfort de gendarmes mobiles, comme c’est le cas tous les étés. « Nous avons voté la convention qui permettra l’accueil des sept militaires, du 1er juillet au 31 août, au lycée Raynouard. Si on me les donne en permanence, je les prends ».

Une bouteille lancée à la mer ? Face au problème récurrent de la violence, il faudra sans doute plus que des renforts pour espérer baigner, à Brignoles et ailleurs, dans une mer d’huile !