Emeute au quartier de Zaatcha à Alger – mars 2010

Tout en condamnant les émeutes, le wali d’Alger annonce le relogement de 10 000 familles

Libertealgerie.com

10 03 2010

Mohamed Kebir Addou a fustigé les P/APC qui ont brillé par leur absence lors des dernières émeutes.

“Où sont les élus qui, à chaque fois que leur présence s’impose, brillent par leur absence sur le terrain ? Hier à Zaâtcha, les émeutiers ont été reçus par le chef de cabinet de la wilaya. Nous n’avons pas besoin de répéter que ce problème ne peut être réglé que par une seule partie qui est la wilaya déléguée ou la wilaya. Nous sommes tous concernés par cette question d’une extrême importance. De l’administration centrale, aux élus locaux, aux comités de quartier jusqu’aux simples citoyens ; chaque partie a son rôle à jouer pour la réussite d’une opération de relogement et nous savons tous le poids des élus du peuple dans pareille action”, tenait à rappeler le wali d’Alger dans son intervention à la session ordinaire de l’APW consacrée hier à la présentation du dossier formation professionnelle, insertion des jeunes et emploi.
Son intervention a été essentiellement axée sur le programme de relogement concernant notamment la résorption de l’habitat précaire. Tout en condamnant le recours par certains citoyens aux émeutes et les formes de violence qui en résultent, il a fait lecture du programme de relogement pour la wilaya d’Alger. “Nous réceptionnerons plus de 10 000 logements entre mars et octobre, ce qui nous permettra de reloger autant de familles avant la fin de l’année en cours. Dès la semaine prochaine, cette opération sera entamée au profit de certains quartiers de la capitale. Elle s’étendra progressivement aux autres quartiers recensés dans ce cadre. Ce programme qui touche les formules social-locative et social-participative s’étendra en effet à toutes les communes de la wilaya où des sites d’habitat précaire existent. Pour des raisons évidentes, la priorité est donnée aux quartiers situés au centre de la capitale dans une première étape ; je sais qu’on ne peut éviter l’interrogation de savoir que le chiffre avancé de 10 000 unités reste insuffisant devant la demande, mais je me dois de rappeler que le programme de relogement initié par le président de la République est ambitieux quand on sait qu’il englobe plus de 50 000 logements.” Ces logements sont destinés, explique le wali, à la résorption de l’habitat précaire au centre de la capitale et dans la périphérie, au relogement des familles habitant des immeubles menaçant ruine, celles qui continuent de loger dans les douérates vétustes de la Casbah, la résorption progressive des chalets, les familles logées dans des bidonvilles situés à l’intérieur de certains cimetières (El-Alia, Sidi-Yahia) depuis des décennies et enfin à l’éradication des constructions illicites au niveau des terrasses et des caves.
Constructions qui, faut-il le rappeler, ont été pour beaucoup dans la déstabilisation des immeubles et même dans leur effondrement. Le wali a toutefois durci le ton pour avertir que tous les sites sont recensés et les occupants connus. “Pas de place pour la fraude et le passe-droit. À Diar Echems, on a trouvé que certaines baraques servent de garages aux motocyclettes. À cet effet, nous rappelons que l’opération de relogement se fera en toute transparence, en présence des comités de quartier ; les élus locaux étant directement concernés, ils sont chargés du suivi de cette opération aux côtés des walis délégués”, dira-t-il clairement et de rappeler que depuis 2004, plus de 5 000 habitations précaires ont été éradiquées. “L’opération demande de la patience, de la compréhension et de la discipline. Couper la route en brûlant des pneus et en pensant faire la pression sur les autorités est une erreur monumentale ; c’est vrai que les portes du dialogue n’ont jamais été fermées mais celui qui se manifeste par la violence trouvera l’État en face de lui. On ne gère pas ce genre de problèmes dans ou par la rue. Les priorités sont déterminées par la wilaya en fonction des impératifs de l’État. Pour moi, c’est de la manipulation pure que de dire que les gens de Diar Echems ont obtenu ce qu’ils voulaient parce qu’ils ont recouru à la violence. C’est un mensonge éhonté. On ne peut pas justifier la violence responsable par des paroles responsables”, souligne le wali qui a également rappelé à l’occasion que “la question du relogement est prise très au sérieux par les pouvoirs publics. Nous avons procédé au relogement de 300 familles le 14 janvier dernier, le jour même où tous les Algériens étaient branchés sur le match contre l’Égypte”, dira-t-il pour étayer ses propos.
Il est vrai qu’une simple opération de relogement nécessite au bas mot pas moins de 1 000 camions, 4 000 agents des collectivités locales sans parler de la mobilisation d’une bonne partie de l’administration pour le suivi. En somme, la wilaya d’Alger entamera dès la semaine prochaine un long programme de relogement qui concernera les quartiers Diar Echems, les habitations précaires du Val d’Hydra, Zaâtcha, Gué de Constantine, Staouéli et bien d’autres bidonvilles situés intra-muros. Une opération qui concerne l’éradication de l’habitat précaire dont l’État a consacré 5 500 logements pour la capitale.

Relogement : Émeutes au quartier Zaâtcha à Alger

Liberté Algérie

(Mercredi 10 Mars 2010)

À la manière de ses habitants plutôt discrets, le bidonville Zaâtcha, mitoyen à la populaire cité Mahieddine dans la commune de Sidi M’hamed, est à peine visible aux gens de passage.

Pourtant, il est l’un des plus anciens sites d’habitat précaire d’Alger (construit en 1958) et reste le dernier survivant en plein cœur de la capitale et dans la commune la plus riche du pays. Hier, l’endroit était, encore une fois, le théâtre d’une grande colère amèrement exprimée par des résidents qui ne croient plus aux promesses, maintes fois faites, mais jamais tenues. Alors que les jeunes de ce quartier n’arrivaient pas à contenir leurs nerfs, les “anciens” tentaient de faire passer le message à qui veut les écouter que leur situation est critique. Le service d’ordre est impressionnant mais très en retrait. Ce qui a, d’ailleurs, évité l’affrontement. Il est vrai que la raison était de mise, car pour la majorité des citoyens de Zaâtcha, l’objectif étant d’attirer l’attention des autorités locales qu’il y a quelque part une discrimination dans le traitement d’un même problème, à savoir, le relogement.

“À Diar Echems, il a fallu une seule émeute pour que les responsables réagissent et vite. Cela fait des années que nous ne cessons d’expliquer notre cause aux autorités. Plusieurs députés et responsables sont venus nous voir dont l’actuel P/APN, Abdelaziz Ziari, lors de la campagne électorale. malheureusement rien n’a été fait. Nous vivons dans des conditions inhumaines”, raconte l’un des délégués du quartier. Nacer M.,

50 ans, qui nous a invités dans sa maison. Une mansarde de moins de 4 m2. L’unique pièce sert de cuisine et de chambre à coucher pour cinq personnes. “Nous n’avons pas de sanitaires. Les toilettes sont communes”, dira Nacer né dans cette même baraque. Lui et sa femme sont traités par un psychiatre alors que ses trois enfants souffrent de maladies respiratoires. Il faut dire que les conditions d’hygiène, en dépit des efforts faits par les habitants, sont loin des normes minimales. Ajouter à cela, la toiture de toutes les baraques en amiante. “Quand il pleut, aucun foyer n’est épargné par les infiltrations d’eau. Lors des fortes pluies, à l’exemple de ces derniers jours, c’est bonjour les dégâts. Toutes les maisons sont inondées”, signale son voisin Mahboub.

Ce dernier éclate en sanglots. Reprenant ses esprits, il explique que son père est un ancien moudjahid qui n’a jamais demandé quoi que ce soit. “Le mépris affiché par les responsables en charge de notre problème nous amène à conclure que nous sommes des moins que rien. Et pourtant Dieu seul sait à quel point nous avons la fibre patriotique. C’est justement cette faiblesse qui nous retient en pensant que l’État algérien nous accorde un peu de considération”, lâche ce citoyen.

Un autre habitant nous accoste et nous prie d’entrer dans sa maison minuscule. il travaille comme agent à l’imprimerie de la presse de Bab-Ezzouar. Ils sont sept dans un 5 m2. Sa fille, une adolescente, a failli perdre un pied en tombant d’un “perchoir” aménagé en lit d’occasion. La plupart des habitants de ce bidonville affirment avoir au moins deux membres de la famille asthmatiques (des enfants surtout). Des demandes de logement, toutes les familles en ont formulées auprès de qui de droit. “C’est à croire qu’on en veut aux habitants de ce quartier. Sinon, comment expliquer que sur les trois plus anciens bidonvilles d’Alger, à savoir El-Kettar, ex-Clos Salembier et Zaâtcha, c’est ce dernier qui est toujours-là à témoigner de l’époque coloniale. Les deux autres ont été démolis et les familles relogées. À présent, on fait passer d’autres priorités. C’est sidérant”, conclut un vieux qui a passé les trois quart de sa vie dans ce bidonville à deux encablures du Palais d’El-Mouradia et de l’épicentre de la capitale. Le wali délégué de Sidi M’hamed, Ahmed Khalfi, joint par téléphone, a précisé que “toutes les formalités de relogement des 291 familles qui habitent ce site sont faites. Après Diar Echems et le site du Val d’Hydra qui seront relogés incessamment, nous prendrons en charge le relogement du site Zaâtcha, opération prévue dans les semaines qui viennent”.

À l’heure où nous mettons sous presse, une délégation des habitants, conduite par l’imam de la mosquée du quartier, devait être reçue dans l’après-midi par le SG de la wilaya d’Alger, Ould Salah Zitouni.

Alger    –     Météo-intempéries : les chutes de pluie enregistrées durant la journée de lundi ont causé le renversement d’un minibus transportant des voyageurs à Birtouta (Alger) qui a fait 9 blessés    –     Football-Algérie : Lemmouchia (ESS), Kerboua, Boukhlouf (CAB), Bouaraba (MSPB) et Chouih (MCS) suspendus par la LNF     –     Entreprise-finances: le ministère des Finances rappelle que la législation en vigueur accorde le droit de préemption pour l’Etat algérien sur toutes les cessions de participations des actionnaires étrangers ou au profit d’actionnaires étrangers    –     Algérie-Corée-coopération : M. Bessalah souligne le « caractère stratégique » des relations algéro-coréennes en matière de TIC     –     Algérie-ONU-drogue-commission : l’Algérie participe à Vienne à la 53ème session de la Commission des stupéfiants de l’ONU     –     Algérie-Comores : M. Messahel prend part à Doha à la conférence sur le développement et l’investissement aux Comores     –     Habitat-programme : plus de 12600 logements livrables à Tizi-Ouzou d’ici fin 2010    –     Algérie-France : le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a affirmé lundi à Alger que l’Algérie a protesté « officiellement » auprès de l’Etat français au sujet de l’affiche du parti du leader de l’extrême droite    –     Algérie-Etats-Unis : l’envoyé scientifique des Etats-Unis d’Amérique, M. Elias Zerhouni, a indiqué lundi à Alger que sa visite en Algérie a permis d’identifier plusieurs domines de coopération entre l’Algérie et les Etats-Unis.     –     Algérie-Etats-Unis : l’envoyé scientifique des Etats-Unis d’Amérique, M. Elias Zerhouni, a indiqué lundi à Alger que sa visite en Algérie a permis d’identifier plusieurs domines de coopération entre l’Algérie et les Etats-Unis.     –     Logements : 5.000 logements, tous segments confondus, seront livrés cette année à Constantine    –     Justice-procès : nouveau report du jugement de l’affaire de pêche illicite de thon rouge à Annaba     –     Météo-prévisions : des pluies « assez marquées », accompagnées parfois de grêle et de rafales de vent, affecteront l’ensemble des régions nord durant les prochaines 48 heures     –     Agriculture-lait-prix : le CIL rappelle à l’ordre les transformateurs sur le prix minimal du lait cru     –     Présidence-8mars-célébration : le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a présidé, lundi à Alger, une cérémonie en l’honneur de la femme algérienne    –     Emploi-entreprises : plus de 830 demandes d’investissement agréées à Boumerdès     –     Algérie-Niger : M. Ouyahia reçoit l’envoyé spécial du président du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie au Niger     –     Santé-colloque : colloque international sur les maladies d’Alzheimer et de Parkinson jeudi à Tlemcen

Un bus se renverse à Birtouta et des habitations précaires s’effondrent à Bab El Oued

latribune-online.com

10-03-2010

C’est devenu une fatalité. A chaque fois que le climat se gâte, une vague de frayeur parcourt le pays. En effet, les pluies diluviennes qui s’abattent sur l’Algérie font régulièrement des victimes et causent souvent des dégâts chaque hiver. Cette fois-ci, les pluies «assez marquées», accompagnées parfois de grêle et de rafales de vent, qui ont affecté l’ensemble des régions nord durant les dernières 48 heures, n’ont pas manqué de susciter la panique au sein de la population. Et pour cause, des accidents de la route ont été déplorés et des effondrements de bâtisses ont plongé dans l’angoisse de nombreux quartiers de la capitale.  Ainsi, à Birtouta, les mauvaises conditions climatiques ont été à l’origine du renversement d’un minibus transportant des voyageurs. Fort heureusement, l’accident n’a causé aucun décès. Toutefois, 9 blessés sont à déplorer, a-t-on appris hier auprès de la Protection civile.         Il faut signaler sur un autre registre que deux habitations précaires se sont effondrées à Bab El Oued suite à la détérioration de canalisations d’eaux usées, nous a-t-on indiqué encore. L’effondrement partiel du mur de clôture d’une maison a eu lieu à la rue Mustapha Serrir dans la même commune, selon la Protection civile qui précise qu’aucune victime n’a été enregistrée. En revanche, durant toute la journée d’hier, on a mené des opérations d’épurement des eaux pluviales infiltrées dans deux habitations situées au niveau de la gare ferroviaire d’Oued Semmar. Par ailleurs, de nombreux citoyens ont constaté que des crues inondant plusieurs quartiers de la capitale et sa banlieue ont été causées par un réseau d’évacuation défectueux. Les collectivités locales qui se sont illustrées encore une fois par leur irresponsabilité n’ont pas pris la peine de nettoyer les avaloirs et d’entreprendre les travaux de voierie indispensables pour éviter tout risque de crue. Par conséquent, des rues entières ont été inondées et plusieurs habitations ont subi d’importantes infiltrations d’eaux. Des citoyens à Zaatcha, entre El Mouradia et El Madania, et à Bologhine, près de Notre-Dame d’Afrique, des citoyens n’ont pas caché leur colère devant une telle galère. Le retard constaté dans l’intervention des services concernés et le manque d’entretien des réseaux d’assainissement n’a fait qu’accroître la colère des habitants. L’exaspération a même mené des jeunes de Zaatcha à couper pour quelques heures la rue qui relie le boulevard des Martyrs et la place du 1er Mai pour attirer l’attention sur leur situation précaire. Du côté de Notre-Dame d’Afrique, les habitants ont exprimé publiquement aussi leur ras-le-bol devant l’accumulation des dégâts causés par les intempéries au cours de ces dernières années sans que les services communaux ou de wilaya réagissent pour éloigner le danger.Enfin, à l’heure où nous mettons sous presse, les citoyens de plusieurs quartiers précaires prient pour que cette situation ne s’aggrave pas en raison de la poursuite des averses sur le nord de l’Algérie dans les prochains jours. Pour rappel, un bulletin spécial de l’Office national de la météorologie  avait  prévenu dès lundi dernier que des intempéries allaient toucher de plein fouet les wilayas d’Alger, Tipasa, Blida, Médéa, Bouira, Tizi Ouzou, Béjaïa, Jijel, Skikda, Annaba, Bordj Bou Arréridj, Sétif,  Mila, Constantine, Guelma, et Souk Ahras. Durant ces dernières 48 heures, les précipitations ont dépassé localement les 50 mm, nous a-t-on précisé.

~ par Alain Bertho sur 10 mars 2010.

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