Affrontements à Ousse les Bois (Pau) – septembre 2009

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Pau: plusieurs arrestations suite à des heurts qui ont blessé huit policiers

09 09 2009

PAU — Plusieurs personnes ont été interpellées mercredi matin après des affrontements lundi soir dans le quartier sensible de l’Ousse-des-Bois, à Pau, entre des habitants et des policiers, dont huit ont été blessés, a-t-on appris de source policière.

« Des personnes ont été interpellées mercredi matin » dans le cadre de l’enquête, a affirmé à l’AFP Thierry Alende, directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) à Pau.

Les incidents se sont produits lundi vers 17H30 lorsque deux policiers ont tenté d’interpeller un jeune majeur, auteur présumé d’un vol à l’étalage dans un magasin, a expliqué Daniel Domenge, secrétaire départemental du syndicat de police Alliance.

Rapidement, « plus de 80 jeunes hostiles à l’interpellation ont tenté de libérer la personne interpellée en s’en prenant aux forces de l’ordre, avec insultes, coups, crachats et jets de pierres », a détaillé M. Domenge.

Des renforts de police, rapidement arrivés sur place, ont été « obligés de faire usage de tirs de flash-ball ainsi que de grenades lacrymogènes avant de réussir à quitter le quartier avec le jeune majeur », selon lui.

« Cela a duré dix minutes, mais c’était très violent. Les policiers ont appelé des renforts et plusieurs voitures sont arrivées. Ils ont tiré dans notre direction. Des flash-balls, des +lacrymos+. On peut être bien accueilli dans le quartier mais il ne faut pas se conduire comme des cow-boys », a témoigné Maggy Khoudja, membre d’un association du quartier, dans le quotidien la République des Pyrénées.

« L’intervention des policiers était plus que légitime, ils devaient faire face à leur mission, c’est-à-dire interpeller l’auteur du vol, et se protéger car beaucoup de personnes en voulaient directement à leur intégrité physique », a estimé M. Alende.

Lors de ces affrontements, huit policiers ont été blessés, avec des incapacités totales de travail (ITT) allant jusqu’à trois jours, à l’exception d’un des fonctionnaires brûlé par une grenade lacrymogène dans son véhicule et qui a une ITT de 13 jours, a détaillé Alliance.

Deux véhicules des forces de l’ordre ont également été dégradés.

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Des jeunes de la cité de l’Ousse des bois à Pau blessent des policiers lors d’une interpellation

10 09 2009

Il faut espérer que le regain de tension dans les cités ne préfigure pas un nouvel embrasement des banlieues, comme on a pu le connaître en novembre 2005. Ce mercredi 9 septembre, deux jeunes de la cité de l’Ousse des bois à Pau, ont été interpellés suite aux affrontements entre habitants et policiers, qui ont eu lieu lundi soir dans ce quartier sensible. Huit policiers ont été blessés dans ces heurts.

Tout est parti de l’interpellation au coeur de la cité par deux policiers d’un jeune voleur présumé à l’étalage de 18 ans, lundi 7 septembre, vers 17h30. « Plusieurs dizaines de personnes sont alors venues au contact des policiers, qui ont été la cible de jets de pierre. Aussitôt, des renforts de police, sont arrivés sur place. « Ils ont été obligés de faire usage de tirs de flash-ball ainsi que de grenades lacrymogènes avant de réussir à quitter le quartier avec le jeune majeur », souligne Daniel Domenge, secrétaire départemental du syndicat de police Alliance.

Des policiers blessés avec ITT de 3 jours

« Cela a duré dix minutes, mais c’était très violent. Les policiers ont tiré dans notre direction. Des flash-balls, des lacrymos. On peut être bien accueilli dans le quartier, mais il ne faut pas se conduire comme des cow-boys », fustige Maggy Khoudja, membre d’une association du quartier, dans le quotidien la République des Pyrénées. « Les forces de l’ordre ont fait usage de « moyens proportionnés », a reconnu le préfet Philippe Rey. Au final, huit policiers ont été blessés, avec des incapacités totales de travail (ITT) allant jusqu’à trois jours.

Les jeunes interpellés, placés en prison

Ce mercredi, la situation semble être revenu à la normale. Deux jeunes hommes âgés de 18 et 21 ans ont été interpellés, cette fois, sans incidents, l’un à son domicile, l’autre, recherché, s’étant présenté au commissariat de police, ont expliqué le procureur de la République de Pau et le préfet des Pyrénées-Atlantiques. Déférés au parquet, les trois jeunes hommes doivent être mis en examen pour vol en réunion, rébellion et provocation à la rébellion pour le voleur présumé et violences en réunion sur personne dépositaire de l’autorité publique pour les deux autres. D’autre part, le procureur Erick Maurel a requis le placement sous mandat de dépôt pour les trois interpellés. Reste à savoir désormais quelles conséquences auront ces incidents sur les relations entre la police et les jeunes de la cité de l’Ousse des bois.

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Tension à l’Ousse-des-Bois

mardi 8 septembre

Des affrontements ont opposé habitants du quartier et police, hier, suite à une interpellation

De longues minutes après les affrontements, les effluves lacrymogènes baignaient encore un quartier de l’Ousse-des-Bois en pleine ébullition, hier en début de soirée.

Il était à peu près 17 h 30 quand des échauffourées ont opposé des policiers à des habitants du quartier, suite à une interpellation. C’est cette arrestation qui a mis le feu aux poudres.

« On était là, tranquilles, entre jeunes, comme tous les jours depuis le début du Ramadan », explique un résidant du quartier. « Et c’est là qu’on a vu des policiers arrêter un adolescent en le plaquant au sol. Il devenait tout blanc. Alors on est allés les voir, moi le premier, pour leur dire que c’était juste un gamin, qu’ils n’avaient pas à l’interpeller comme cela. »

Plutôt qu’une discussion sur la bonne méthode à suivre en matière d’arrestation, c’est une bataille en bonne et due forme qui a éclaté, avec l’arrivée de renforts dans les deux camps. Les versions divergent de part et d’autre. Mais côté police comme côté résidants, on s’accorde pour qualifier ces heurts de « très violents ».

« Comme des lapins »

« C’était une boucherie, ils nous tiraient comme des lapins », explique un habitant du quartier. « Je n’ai jamais vu autant de flics à l’Ousse-des-Bois : il y avait bien dix véhicules. Ils ont commencé à envoyer des Flash-Ball et des lacrymogènes dans tous les sens : ils tiraient sur les gens, les pointaient sur nos têtes. Des lacrymos ont brisé plusieurs vitres de voiture. Certaines ont même atterri au niveau du centre commercial. » Un autre accuse : « j’ai été gazé avec mon fils de 4 ans ».

Hier, les restes de ces tirs jonchaient encore le sol. Cette version rapportée par les jeunes du quartier est corroborée par des membres d’associations locales.

« Nous avons commencé une médiation avec les policiers », raconte ainsi Rachida Bouab, de Projet pour un quartier. « Nous avons essayé de leur dire de faire attention, à cause du jeûne du Ramadan. Mais ils nous ont répondu :  »on s’en moque de votre jeûne, on fait notre travail ».»

Claire Rey, également salariée de Projet pour un quartier, raconte que « ces événements se sont produits près de la sortie de l’école. Beaucoup de petits étaient effrayés par ce qui s’est passé et nous les avons protégés en les conduisant au centre social du Hameau ». Un centre social où on était effondré de la tournure prise par les événements, hier soir. « Cette façon de procéder de la police n’est pas professionnelle », conclut Rachida Bouab.

Manque de « professionnalisme », peur panique ou simple confusion, les jeunes n’ont en tout cas pas manqué de remarquer que « les policiers ont lâché une bombe lacrymogène dans l’une de leurs propres voitures » ; ou encore qu’ils « ont oublié deux des leurs sur place en partant ».

« Dans notre rôle »

Du côté de la police, on propose une tout autre version des événements : « Le point de départ, c’est un simple vol à l’étalage », raconte Thierry Alende, le directeur départemental de la sécurité publique. « L’auteur de ce vol est parti à bord d’un véhicule dont l’immatriculation a été diffusée. Et il a été repéré par une patrouille, qui a décidé de l’interpeller. »

Délit-signalement-interpellation : « On est dans notre rôle », assure le chef de la police. « Et c’est à partir du moment où on intervient que ça tourne au vinaigre. La personne refuse son interpellation. Beaucoup de gens du quartier, et pas seulement des jeunes, prennent partie pour lui sans connaître les tenants et aboutissants. Ils s’en prennent aux fonctionnaires, qui appellent des renforts, et c’est le face à face. »

Le commissaire Alende indique que « des policiers ont pris des coups » et confirme que ses effectifs ont dû faire usage de bombes lacrymogènes et de Flash-Ball. Et annonce que l’affaire aura des suites, « si on peut identifier des personnes impliquées ». Des suites que les jeunes du quartier envisageaient avec appréhension, dès hier soir. « Ils vont venir chercher ceux qu’ils connaissent déjà », craint l’un de ces « suspects habituels ».

Le directeur de la police précise au passage que la personne interpellée a reconnu le vol qu’on lui reprochait. Et il annonce que « la présence de la police dans les quartiers et l’arrestation des délinquants sont non négociables. Si les gens ne sont pas d’accord, qu’ils viennent me voir. Mais il est inacceptable qu’ils interfèrent dans une interpellation, comme cela avait déjà eu lieu au printemps dernier ».

La situation d’hier n’est pas sans précédent, en effet. Et rien n’indique qu’elle ne se répétera pas. C’est en tout cas le souci de Stéphanie Mazza, adjointe au maire chargée de la politique de la ville. « Je suis venue sur l’appel de gens du quartier, choqués de ce qui s’est passé. Nous allons voir ce qu’on peut mettre en place et je vais rencontrer le directeur départemental de la sécurité publique dès que possible. Il faut travailler ensemble pour que le fossé cesse de se creuser entre la police et la population. »

~ par Alain Bertho sur 10 septembre 2009.

2 Réponses to “Affrontements à Ousse les Bois (Pau) – septembre 2009”

  1. Bonjour,

    Marrant ça, je viens de commander votre livre et c’est par hasard que je tombe sur votre site et ce passage sur l’Ousse des Bois.
    Je connais ce quartier puisque j’y travaille et que les événements se sont produits sur le parking du centre social que je dirige.
    Juste pour dire que relayer les informations médiatiques comme ça, sans explication, n’apporte pas grand chose au final. L’Ousse est une zone de relégation qui subit des montées de violence qui n’ont d’autres justifications qu’une réaction clanique. Que de nombreux jeunes ont regretté ensuite… Il est dommage que vous n’ayez pas passé les communiqués de la police qui sont bien plus intéressants . Ils montrent à quel point l’institution policière a très mal supporté que les jeunes communiquent dans les médias… C’était assez étonnant. Aujourd’hui, j’engage ce quartier et les institutions dans un travail de thérapie sociale avec Charles Rojzman suite aux événements de septembre.

  2. tirai sur des petits enfants innocents avec les flash-ball se n’ait pas une bonne action même si il fallait tirai sur certaine personne ce n’est vraiment pas une bonne chose

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