Violence et pillages à Haïti – janvier 2010

Haïti: Un Américain mort, trois légèrement blessés

www.20minutes.fr

18.01.10

19h47: Un Américain tué et trois blessés ce lundi

Un Américain est mort et trois ont été légèrement blessés, lundi, dans des circonstances encore inconnues, a indiqué John Kirby, porte-parole de l’Etat-major interarmées américain.

Un responsable américain avait assuré un peu plus tôt que «entre six et dix civils américains ont été évacués parce qu’ils souffraient d’insolation et de déshydratation». Trois d’entre eux ont été soignés pour des blessures légères à bord du porte-avions américain Carl Vinson qui mouille au large de Port-au-Prince depuis vendredi. Ce responsable n’avait pas pu confirmer le décès et les causes en restaient inconnues.

Des sources militaires avaient évoqué un premier bilan d’une trentaine de blessés, confirmant une information de la chaîne CNN.

La police a ouvert le feu sur des pillards

NOUVELOBS.COM

18.01.2010

Policiers et pillards se sont affrontés dans un marché de Port-au-Prince, où des renforts de police sont arrivés armés de fusils à pompe et de fusils d’assaut.

Alors que le chaos règne à Haïti depuis le séisme, des policiers haïtiens ont ouvert le feu, dimanche 17 janvier, sur des pillards dans un marché de Port-au-Prince, tuant au moins l’un d’entre eux, a constaté un photographe de l’AFP.

Les pillards étaient en train de s’emparer de marchandises au marché Hyppolite lorsque l’un d’entre eux, un homme d’une trentaine d’années touché par balles à la tête, a été tué.

Un autre pillard s’est immédiatement emparé du sac à dos de la victime.

L’affrontement entre policiers et pillards s’est poursuivi, et des renforts de police sont arrivés sur place armés de fusils à pompe et de fusils d’assaut.

La capitale haïtienne Port-au-Prince est, depuis le séisme, le théâtre de scènes de pillage et d’exode, alors que la communauté internationale, Etats-Unis en tête, tente d’organiser les secours après le séisme qui a fait, selon un dernier bilan de l’OMS publié dimanche, entre 40.000 et 50.000 morts. Samedi, le Premier ministre haïtien, Jean-Max Bellerive, a indiqué à l’AFP que plus de 25.000 corps avaient été enlevés et ensevelis.

« La distribution est totalement désorganisée »

De son côté, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon s’est alarmé, dimanche, de la situation à Haïti, juste avant de partir pour Port-au-Prince, estimant que l’île était en proie à « la plus grave crise humanitaire depuis des décennies ».

Mais bien que l’aide internationale continue d’arriver à Port-au-Prince, son acheminement jusqu’à ceux qui en ont besoin demeure un problème.

« La distribution est totalement désorganisée. Ils ne parviennent pas à identifier les personnes qui ont besoin d’eau. Les malades et les personnes âgées n’ont aucune chance », estime un habitant de Port-au-Prince.

Des personnes gagnées par le désespoir ont confectionné des banderoles sur lesquelles sont inscrits à la peinture les mots, « nous avons besoin d’aide pour les victimes, nous avons besoin d’aide et de nourriture ».

Malgré l’afflux de l’aide, la situation sur place crée un phénomène d’entonnoir qui rend difficile l’acheminement des secours.

En milieu de journée samedi, des affrontements violents ont opposé dans une rue commerçante du centre-ville de Port-au-Prince un millier de personnes qui se disputaient des marchandises volées dans des magasins et des maisons.

Malgré l’arrivée progressive des secours, certains ont décide de fuir la ville, emportant seulement un sac ou une valise et espérant trouver refuge chez un parent à la campagne, moins touchée par la catastrophe.

Pillages et affrontements en Haïti

www.europe1.fr

18/01/10

Après le séisme dévastateur de mardi, pillages et braquages s’ajoutent au désespoir des survivants. La police a tiré sur des pillards.

Alors que les troupes américaines ont commencé à distribuer des tonnes d’aide à la population, qui réclame de la nourriture et de l’eau, l’insécurité monte à Port-au-Prince, la capitale. Samedi, un hélicoptère de l’armée américaine a largué dans un stade une demi-douzaine de cartons sur lesquels des Haïtiens affamés se sont jetés dans une cohue indescriptible, certains allant jusqu’à défendre la nourriture tombée du ciel à la machette.

Si la puanteur et les problèmes d’hygiène sont déjà très importants, des scènes de violence ont été constatées, en raison du dénuement des Haïtiens. Un risque qui devrait compliquer la tâche soldats américains, chargés de la distribution des vivres, et du fonctionnement de l’aéroport, dans lequel 74 avions se sont posés en une journée. « Tant que les gens auront faim et soif, tant que nous n’aurons pas réglé le problème des sans-abri, nous courrons le risque d’émeutes », a déclaré le ministre brésilien de la Défense, Nelson Jobim, après une visite à Port-au-Prince.

Pillages et affrontements en plein jour. Un millier de rescapés du tremblement de terre, armés de couteaux et de marteaux, se sont affrontés samedi après-midi autour des maisons et des magasins abandonnés qu’ils étaient en train de piller dans une rue du centre-ville. Les émeutiers, qui se sont affrontés à coups de pierres, ont emporté des T-shirts, des sacs, des jouets et toutes les marchandises qu’ils pouvaient trouver.

Des survivants du séisme de mardi ont commencé à s’installer dans le jardin du Champ-de-Mars de Port-au-Prince, aux portes du palais présidentiel, créant un bidonville improvisé au milieu des gravats. « La vie est vraiment dure. On n’a plus rien », dit Jean Osée, 40 ans, qui campe ici avec toute sa famille.

Dimanche, la police haïtienne a fait feu sur des pillards, tuant au moins une personne, dans un marché de Port-au-Prince. L’affrontement musclé entre la police et les pillards a nécessité l’arrivée de renforts de police sur place, armés de fusils à pompe et de fusils d’assaut. Des scènes de lynchage ont été observées dans la capitale, la population battant à mort certaines personnes accusées de pillage.

Samedi, des habitants de Port-au-Prince avaient manifesté pour exiger le retrait de piles de cadavres en décomposition. Les manifestants avaient bloqué l’une des routes d’accès à la capitale avec une barricades formée de pneus en feu et d’au moins quatre cadavres.

Si la distribution s’organise peu à peu, la population se plaint de la lenteur de l’aide, et craint de plus en plus la multiplication des gangs armés. « Des hommes armés de machettes font éruption pour voler de l’argent », témoigne Evelyne Buino, une jeune esthéticienne. « Les gens sont affamés, assoiffés. Ils sont livrés à eux-mêmes. C’est de plus en plus dangereux. Il n’y a plus de police, les gens font ce qu’ils veulent », constate de son côté Léon Melesté, un religieux.

Par ailleurs, 6.000 détenus se sont évadés des prisons haïtiennes, qui ont été partiellement détruites et laissées sans surveillance après le séisme. Les autorités haïtiennes sont désemparées, et ne peuvent assurer la sécurité. « Le gouvernement a perdu ses capacités de fonctionnement mais il ne s’est pas effondré », a pourtant assuré René Préval, le président, qui a transféré le siège de son gouvernement dans un commissariat proche de l’aéroport. Il ajoute que la coordination de la distribution des vivres est très compliquée : « Nous ne sommes pas assez coordonnés pour les livrer », a indiqué le président Préval.

Haïti: affrontement mortel entre policiers et sinistrés

www.liberation.fr

17 01 2010

A Port-au-Prince, nombre de de sinistrés dévalisent les magasins pour tenter de trouver de quoi manger. Des policiers ont tué l’un d’entre eux dimanche, malgré les consignes de ne pas tirer.

Des policiers haïtiens ont fait feu dimanche matin sur des pillards dans un marché de Port-au-Prince, tuant au moins l’un d’entre eux, a constaté un photographe de l’AFP.

Les pillards étaient en train de s’emparer de marchandises au marché Hyppolite lorsque l’un d’entre eux, un homme d’une trentaine d’années touché par balles à la tête, a été tué. Un autre pillard s’est immédiatement emparé du sac à dos de la victime.

L’afrontement entre policiers et pillards s’est poursuivi, et des renforts de police sont arrivés sur place armés de fusils à pompe et de fusils d’assaut.

Depuis que le séisme a rasé une bonne partie de la capitale haïtienne, commerces, administrations publiques et maisons sont devenus la proie d’une population affamée, à bout. La police – seul signe visible que l’Etat haïtien n’a pas été totalement décapité – a reçu l’ordre de ne pas tirer sur la population, consigne qui n’empêche pas les affrontements.

Ignorant la peur, les Haïtiens se jettent dans les entrailles des bâtiments en ruines pour aller chercher de l’eau, de la nourriture ou des biens susceptibles d’être revendus sur le marché noir. Et peu importe le risque qu’une réplique du séisme n’achève de mettre les maisons à terre et les enterre vivants…

« Ils volent n’importe quoi. Que cela leur serve ou non. C’est de la folie. Nous avons reçu l’ordre d’uniquement les disperser. Nous ne pouvons pas leur tirer dessus. Notre travail ne sert à rien. Nous ne sommes pas protégés et nous avons peur », confie Louis Jean Eficien, officier de la police haïtienne, alors qu’il confisque un extincteur à un petit groupe.

« Beaucoup de gens sont armés et les rues regorgent de délinquants, parce que tous les prisonniers se sont échappés. Pas loin d’ici, ils ont tiré sur des équipes brésiliennes », affirme un autre policier, armé en tout et pour tout d’une matraque.

Le chaos est total dans le centre commerçant du coeur de Port-au-Prince. Les travailleurs humanitaires étrangers ne peuvent travailler que sous la protection des Casques bleus de l’ONU.

« Nous sommes les premiers à nous aventurer dans cette zone. La situation est très délicate, c’est pour ça que nous sommes venus accompagnés de nos propres services de protection », raconte un responsable du contingent humanitaire du Costa Rica.

Samedi, en divers endroits de la ville, des personnes ont commencé à brûler des cadavres dans les rues. Le palais de Justice était en flammes.

Des milliers de sinistrés continuaient à prendre le chemin de l’exode, fatigués de dormir à la belle étoile, exténués par la faim et la soif.

« Laissez les morts pourrir et occupez-vous des vivants. Donnez-nous à manger », crie une femme au passage d’un camion de secouristes espagnols.

Les coups de feu fendent l’air de la ville de plus en plus souvent. Un petit groupe pique un sprint, les bras chargés…

« J’ai perdu 70% de mon magasin. On m’a tout volé », se désole Maxam Alcide, propriétaire d’un magasin de produits cosmétiques qui essaye de mettre le peu qui lui reste à l’abri, dans un camion.

A ses côtés, Jeanina Saint Georges, qui tient une épicerie, porte les mains à la têtes en signe d’effroi, en voyant l’état de son magasin.

« Jamais je ne saurai combien nous avons perdu. Mais nous sommes en vie, alors dans ces circonstances, les problèmes de ce type nous paraissent bien futiles », dit-elle.

« Mais c’est vrai, il n’y a plus d’autorité et nous sommes seuls face aux malfaiteurs », ajoute-t-elle.

Mais les magasins ne sont pas les seuls à être pris pour cible.

Les voleurs « pensaient qu’on avait abandonné notre maison et ils sont entrés pour nous dévaliser. On les a reçus avec des armes », indique Deslandes, posté devant sa maison partiellement détruite par le séisme et dans laquelle lui et sa famille continuent à vivre.

Riots, violence on Haiti streets

www.torontosun.com

17 01 2010

PORT-AU-PRINCE, Haiti – Next to burning corpses, young men fight over the goods they’ve looted from the crushed shops in the city’s downtown core.

They lit the bodies on fire, one man explains, to avoid spreading diseases. Thick smoke and dust hangs like a dense cloud.

The men hit each other violently as they fight over aluminum bowls and computer bags.

Riots erupt. The stores are ravaged.

Men climb over the concrete piles that were once three and four story buildings searching for anything of value.

Empty shoe boxes fill the streets.

Kitchen utensils and bowls are prized possessions.

Looters are killed, but police aren’t around right now.

A body lies a few feet away from Rue des Miracles — the street of miracles.

He was shot in the stomach by a police bullet, seven-year old Delson George explained, as he sucks his thumb.

althia.raj@sunmedia.ca

Des émeutes au centre-ville

Le Journal de Québec

Agence QMI  – Jean-Luc Lavallée

17/01/2010

De nouveaux affrontements violents ont éclaté au centre-ville d’Haïti dans un des secteurs les plus dévastés de la capitale.

Des pillards dévalisaient des commerces qui ont résisté au terrible séisme en lançant divers objets dans la rue du haut des toits de quelques immeubles quand la situation a dégénéré.

Le Journal a été témoin de violentes bagarres à coups de poing et à coups de bâtons. Les Haïtiens en colère criaient sans cesse les uns contre les autres et luttaient sans merci pour des bassines en acier inoxydable ou même des chandails.

Des centaines de personnes étaient impliquées dans cette violente échauffourée sur le boulevard Joseph DesSalines. Il y avait beaucoup de poussière et de fumée causée par des feux à proximité dans lesquels des corps ont été brûlés.

Les cadavres de deux hommes jonchaient le sol d’une rue perpendiculaire. Des enfants nous ont dit qu’ils avaient été abattus plus tôt par des policiers haïtiens parce qu’ils pillaient des commerces.

Nous n’avons vu aucun policier lors de l’émeute. La situation était totalement hors de contrôle.

Peur, faim et violence en Haïti

http://www.metrofrance.com

17-01-2010

Tandis que des vivres commencent tant bien que mal à être distribués à la population, le désordre règne en maître à Port-au-Prince.

Cinq jours après le tremblement de terre qui a ravagé Port-au-Prince, et tandis que l’on commence seulement à prendre la mesure des destructions en dehors de la capitale haïtienne, l’aide internationale éprouve toujours les plus grandes difficultés à s’organiser.

Face à ce que l’ONU considère comme la plus grande catastrophe naturelle à laquelle l’organisation ait été confrontée, l’engorgement de l’aéroport Toussaint Louverture est toujours critique, imposant à des avions cargo de rebrousser chemin. Le gouvernement haïtien a officiellement confié la gestion de l’aéroport aux Etats-Unis, mais les choses ne vont pas mieux pour autant.

La logistique coince toujours
« Il y a de gros problèmes de coordination », a expliqué un membre du gouvernement haïtien, Michel Chancy. Selon ce responsable, en charge de coordonner la distribution d’eau et de nourriture, « les Haïtiens ne sont pas avertis de l’arrivée » des avions, de sorte que « quand ils doivent atterrir, il n’y a pas de prise en charge ».

Des équipements de secours et surtout des vivres sont néanmoins arrivés sur place, mais leur distribution aux quelque 3 millions d’habitants de l’agglomération se fait au compte goutte, dans le plus grand désordre.

« Les distributions s’améliorent, mais elles restent très compliquées et très lentes », a admis Elisabeth Byrs, la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU.

La situation devrait s’améliorer ce dimanche, avec la multiplication des rotations aériennes de la vingtaine d’hélicoptères américains qui assurent l’acheminement des vivres entre l’aéroport et la population.

La peur et la faim
A la dévastation, aux corps en décomposition et aux risques sanitaires, s’ajoutent désormais la faim et la soif qui après cinq jours du dénuement le plus total, commencent sérieusement à tenailler les centaines de milliers de survivants qui errent dans Port-au-Prince.

Affamées, les foules continuent de piller les magasins et de fouiller les ruines qui peuvent l’être, en quête de nourriture et d’eau. Corollaire de ces manques vitaux, la colère et la peur montent chez les Haïtiens. Car l’arrivée d’un stock de rations ou la moindre distribution peut rapidement virer à la bousculade, à la bagarre générale ou à l’émeute.

Lorsque pour la première fois hier un hélicoptère a largué une demi-douzaine de cartons sur un stade de Port-au-Prince, c’est armés de machettes que certains défendaient leur maigre bien.

Ailleurs, dans les hauteurs de la ville où un hélicoptère a pu se poser, le déchargement des rations s’est effectué dans un calme relatif, sous la protection de soldats américains. Les choses se déroulent d’une tout autre manière en l’absence de militaires, lors des largages aériens.

La police tire en l’air
Pour assurer un semblant d’ordre dans la ville, et disperser les pillards ou éviter les mouvements de foule, les policiers haïtiens tirent en l’air.

« Nous avons reçu l’ordre d’uniquement les disperser » explique l’un d’entre eux, Louis Jean Eficien, qui constate que les gens « volent n’importe quoi (…), c’est de la folie ». Selon lui, son travail ne sert à rien. Au-delà, sans protection, le policier dit avoir peur.

Comme nombre d’Haïtiens qui, terrorisés par ce chaos ou par la crainte d’une nouvelle secousse, tentent de quitter la ville…

D’après le dernier bilan établi par le gouvernement, provisoirement installé dans un commissariat proche de l’aéroport, 50.000 personnes sont mortes dont la moitié ont été ramassées, 250.000 ont été blessées et 1,5 million d’Haïtiens sont sans-abri.

Haïti: les violences se multiplient dans l’attente de l’aide humanitaire

canadianpress

De Mike Melia (CP) 16 01 2010

PORT-AU-PRINCE — Démunis et affamés, les habitants de Port-au-Prince expriment désormais leur colère face à la lente arrivée de l’aide humanitaire, dans une ville dévastée où les affrontements et les actes de violence commencent à se multiplier, empêchant parfois les distributions de nourriture.

Des affrontements ont ainsi éclaté au sein d’un groupe de plusieurs centaines de personnes qui attendaient l’atterrissage de trois hélicoptères américains transportant de l’eau et de la nourriture, sur un terrain de golf en périphérie de Port-au-Prince.

Face à la situation, les pilotes ont renoncé à distribuer leur chargement et ont redécollé. « Les gens ont tellement besoin de nourriture qu’ils deviennent fous », a déclaré Henry Ounche, qui se trouvait parmi la foule.

Des échauffourées ont également éclaté sur un terrain de football dans le centre de la capitale haïtienne transformé en centre de secours, lorsque des hélicoptères américains ont largué des rations alimentaires et des boissons. Environ 200 jeunes se sont battus pour mettre la main sur ces vivres, certains jetant des pierres.

Dans ce climat de dénuement, de plus en plus d’actes de violence étaient signalés, principalement dans les quartiers où l’aide ne parvenait pas encore et où patrouillent des groupes de jeunes armés de machettes. Un livreur d’eau a ainsi affirmé avoir été attaqué dans un bidonville de Port-au-Prince, tandis que plusieurs actes de pillage ont également été répertoriés dans ces quartiers livrés à eux-mêmes.

Un photographe de l’Associated Press a vu un homme sortir un corps d’un cimetière dans un cimetière de la ville et s’enfuir avec le cercueil.

« Je ne sais pas combien de temps nous pourrons tenir », déclarait Dee Leahy, une missionnaire américaine distribuant des provisions à Port-au-Prince. « On a besoin de nourriture, de fournitures médicales, de médicaments, de vitamines et d’anti-douleurs. Et nous avons besoin de cela de manière urgente ».

Huit hôpitaux de Port-au-Prince ayant été détruits ou endommagés, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plusieurs centaines de Haïtiens fuyaient vers la République dominicaine voisine dans l’espoir d’y être soignés.

Dans les rues de Port-au-Prince, les cadavres continuaient de s’empiler, certains habitants allant jusqu’à les brûler pour éviter l’apparition d’épidémies. Se débarrasser des corps est devenue une urgence, a expliqué à l’AP le Premier ministre Jean-Max Bellerive. « Malheureusement, nous sommes obligés de rassembler les corps dans des fosses communes, car nous devons éviter une possible épidémie », a-t-il déclaré.

Autre signe de l’urgence de la situation, une douzaine de jeunes hommes ont arraché samedi des tuyaux aux murs dans une allée de la ville, pour boire les quelques gouttes d’eau qui en sortaient. « Ce n’est vraiment pas bon, mais j’ai trop soif », confiait l’un d’eux, Pierre Louis Delmar.

Haïti. J+4 Exode massif vers les campagnes et scènes d’émeutes

www.ouest-france.fr

dimanche 17 janvier 2010

Quatre jours après le séisme, des milliers d’habitants craignant la famine et les émeutes ont commencé

samedi à fuir la capitale haïtienne pour gagner les campagnes. Des violents affrontements ont opposé en milieu de journée dans une rue commerçante du centre ville un millier de personnes qui se disputaient des marchandises pillées dans les magasins et les maisons, a rapporté un photographe de Reuters.

Alors que l’aide continue d’arriver à Haïti. Des milliers de rescapés suivent à pied le chemin de l’exode, qui un sac sur la tête, qui une valise à la main.

D’autres, plus chanceux, s’entassent dans des voitures ou des camionnettes. Tous espèrent trouver refuge chez des parents ou des amis à la campagne, moins touchée par la catastrophe.

Des bandes de pillards ont commencé à s’attaquer aux rescapés qui survivent dans les camps de fortune établis dans les rues de la capitale dévastée, dans l’odeur des milliers de cadavres en décomposition.

Pillages et violences dans le centre de Port-au-Prince

Reuters,

17/01/2010

PORT-AU-PRINCE – Le centre de Port-au-Prince, la capitale haïtienne dévastée il y a quatre jours par un séisme, a été samedi le théâtre de scènes de pillage et de violence, rapportent des témoins.

Un millier de rescapés du tremblement de terre, armés de couteaux et de marteaux, se sont affrontés en milieu de journée autour de maisons et de magasins abandonnés qu’ils étaient en train de piller dans une rue du centre-ville.

Les émeutiers, qui se sont affrontés à coups de pierres, ont emporté des T-shirts, des sacs, des jouets et toutes les marchandises qu’ils pouvaient trouver, a déclaré le photographe de Reuters Carlos Barria, présent sur place.

Les forces de l’ordre étaient déployées dans le secteur quelques heures auparavant mais aucun policier n’était visible au moment des heurts.

« C’est l’anarchie, le chaos total, les policiers sont partis (…) Les gens se battent, ils se frappent, ils se lancent des pierres« , a précisé Barria.

Les scènes de pillage, sporadiques depuis la catastrophe de mardi, semblent s’être multipliées samedi et avoir touché plusieurs quartiers de la ville, que des milliers de gens ont commencé à fuir pour trouver refuge à la campagne.

Une dizaine d’hélicoptères américains ont atterri samedi dans plusieurs secteurs de la capitale pour déposer des rations alimentaires et des bouteilles d’eau.

L’insécurité monte à Haïti

http://www.europe1.fr

16/01/10 –

Après le séisme dévastateur de mardi à Haïti, pillages et braquages s’ajoutent au désespoir des survivants. Beaucoup fuient Port-au-Prince.

Le bilan du séisme qui a frappé Haïti, qualifié samedi de pire catastrophe jamais connue par l’Onu est pour le moment estimé entre 50.000 et 200.000 morts. Alors que les troupes américaines ont commencé à distribuer des tonnes d’aide à la population, qui réclame de la nourriture et de l’eau, l’insécurité commence à monter à Port-au-Prince, la capitale. Samedi, un hélicoptère de l’armée américaine a largué dans un stade une demi-douzaine de cartons sur lesquels des Haïtiens affamés se sont jetés dans une cohue indescriptible, certains allant jusqu’à défendre la nourriture tombée du ciel à la machette.

Si la puanteur et les problèmes d’hygiène sont déjà très importants, des scènes de violence ont été constatées, en raison du dénuement des Haïtiens. Un risque qui devrait compliquer la tâche soldats américains, chargés de la distribution des vivres, et du fonctionnement de l’aéroport, dans lequel 74 avions se sont posés en une journée. « Tant que les gens auront faim et soif, tant que nous n’aurons pas réglé le problème des sans-abri, nous courrons le risque d’émeutes », a déclaré le ministre brésilien de la Défense, Nelson Jobim, après une visite à Port-au-Prince.

Pillages et affrontements en plein jour. Un millier de rescapés du tremblement de terre, armés de couteaux et de marteaux, se sont affrontés samedi après-midi autour des maisons et des magasins abandonnés qu’ils étaient en train de piller dans une rue du centre-ville. Les émeutiers, qui se sont affrontés à coups de pierres, ont emporté des T-shirts, des sacs, des jouets et toutes les marchandises qu’ils pouvaient trouver.

Samedi après-midi, des habitants de Port-au-Prince ont manifesté pour exiger le retrait de piles de cadavres en décomposition. Les manifestants ont bloqué l’une des routes d’accès à la capitale avec une barricades formée de pneus en feu et d’au moins quatre cadavres.

Si la distribution s’organise peu à peu, la population se plaint de la lenteur de l’aide, et craint de plus en plus la multiplication des gangs armés. « Des hommes armés de machettes font éruption pour voler de l’argent », témoigne Evelyne Buino, une jeune esthéticienne. « Les gens sont affamés, assoiffés. Ils sont livrés à eux-mêmes. C’est de plus en plus dangereux. Il n’y a plus de police, les gens font ce qu’ils veulent », constate de son côté Léon Melesté, un religieux.

Par ailleurs, 6.000 détenus se sont évadés des prisons haïtiennes, qui ont été partiellement détruites et laissées sans surveillance après le séisme. Les autorités haïtiennes sont désemparées, et ne peuvent assurer la sécurité. « Le gouvernement a perdu ses capacités de fonctionnement mais il ne s’est pas effondré », a pourtant assuré René Préval, le président, qui a transféré le siège de son gouvernement dans un commissariat proche de l’aéroport. Il ajoute que la coordination de la distribution des vivres est très compliquée : « Nous ne sommes pas assez coordonnés pour les livrer », a indiqué le président Préval.

La peur des pillards, en plus de celle d’un nouveau séisme, provoque l’exode des nombreux habitants de Port-au-Prince, qui tentent de quitter la capitale. « Les rues sentent la mort. Nous ne recevons aucune aide et nos enfants ne peuvent vivre comme des animaux », a témoigné Talulum Saint Fils, qui cherche à fuir la capitale avec son mari et leurs quatre enfants.

Pillage des stocks alimentaires à Haïti

www.metrofrance.com

15-01-2010

Les entrepôts de stocks de nourriture du Programme alimentaire mondial (PAM) ont été pillés.

Alors que le PAM (Programme alimentaire mondial) estime à deux millions le nombre d’Haïtiens qui vont avoir besoin d’une aide alimentaire d’urgence dans le mois à venir, ses entrepôts de stocks de nourriture ont été pillés à Port-au-Prince vendredi.

Un problème « prévisible » dans ces situations de catastrophe, a expliqué Emilia Casella, porte-parole de l’agence onusienne. « Il va falloir réapprovisionner les stocks », a t-elle ajouté.

La colère et le désespoir gagnent vendredi la population haïtienne face aux lenteurs de la distribution de l’aide arrivée du monde entier. La concentration des secours sur certaines zones, comme l’hôtel de luxe Montana alors que des quarties pauvres comme Delmas, un faubourg de la capitale Port-au-Prince est délaissée.

Trois jours après le séisme,  la Croix-Rouge estime que le tremblement de terre aurait fait jusqu’à 50.000 morts et que le nombre de sans-abri s’élèveraient à 300.000. 20 % des habitations de la capitale auraient été détruites.

Un porte-avion américain à propulsion nucléaire, l’USS Carl Vinson, doit arriver aujourd’hui au large de la capitale. Il doit servir d’héliport et possède un système de purification d’eau, des dizaines de lits médicalisés et trois salles d’opération

~ par Alain Bertho sur 17 janvier 2010.

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