Grèce : émeutes et internet

Censure sur le web !

Depuis deux jours un certain nombre de vidéos amateurs sur les émeutes ont été « supprimées pour infraction aux conditions d’utilisation » par Youtube. Notamment la vidéo d’hommage au jeune Alexis.

A la demande de qui ?

->voir toutes les vidéos->

->un site censuré->

->la page de Wikipédia->

Grèce: les émeutes aussi sur Internet

19 décembre 2008

La colère gronde toujours à Athènes où des affrontements ont encore eu lieu hier entre manifestants et policiers. Nombreux sont les blogs et les sites internet tenus par des étudiants, des professeurs ou des journalistes qui permettent de se faire une idée de l’ambiance qui règne dans le pays.

Cela fait maintenant près de douze jours que la Grèce vit au rythme des affrontements étudiants-policiers, des occupations d’universités et autres manifestations. Depuis quelques jours, le mouvement de contestation a évolué. Étudiants et lycéens mènent le mouvement sur un terrain politique.

Encore hier après-midi une manifestation à Athènes rassemblait près de 5.000 personnes. Commencée dans le calme, elle a dégénéré aux abords du Parlement. Des protestataires ont lancé des pierres et des cocktails Molotov sur les policiers, qui ont répliqué à coups de gaz lacrymogènes.

Dans le nord du pays, environ 300 personnes ont manifesté sous une pluie battante à Thessalonique, sans qu’aucun incident ne soit signalé.

Un étudiant blessé par balles

Sur son blog, un professeur d’anglais de Thessalonique rapportait pourtant mercredi soir un nouvel incident. Un adolescent a été légèrement blessé à la main près de son établissement scolaire. Une carabine à air comprimé « serait à l’origine de la blessure », selon la police, « qui assure cependant qu’aucun de ses hommes ne se trouvait à proximité au moment des faits ».

Un site anarchiste a, par ailleurs, lancé un appel à une action de résistance européenne le 20 décembre « en hommage à tous les jeunes assassinés, les immigrés et ceux qui mènent des batailles contre les défaillances de l’Etat. Carlo Juliani, Alexis Grigoropoulos, les jeunes des banlieues françaises. «Nos vies n’appartiennent pas à ces états assassins » précise le communiqué.

A l’assaut des télévisions

Après la télévision publique NET, dont les étudiants mettent en cause la couverture médiatique des événements, chaque jour, de nombreuses occupations de courte durée sont constatées, en particulier dans les stations de radio et de télévision locales.

C’est désormais le ministère de la culture qui serait dans le collimateur de la jeunesse. Le courrier des Balkans écrit que  «sans avoir été inquiétés, une cinquantaine d’étudiants ont brandi  mercredi 17 décembre, d’immenses banderoles sur ce lieu culturel éminemment symbolique qu’est l’Acropole. Personne n’avait été prévenu de leur venue. Le mot « résistance » qu’on pouvait lire sur les banderoles était écrit en grec, mais aussi en anglais, français, italien, allemand, afin d’être compris par tous les touristes. Sur une autre banderole, les étudiants invitaient les gens à rejoindre la grande manifestation de jeudi à laquelle ils veulent donner une dimension européenne ».

Un journaliste pris à partie

Sur twitter, hier après-midi encore, hnioxos faisait état de forces de polices qui avaient attaquées un reporter la chaîne tvxs : « La foule s’est échappée après l’envoi de bombes lacrymogènes sur les manifestants. Un manifestant est tombé au sol. Les agents de police sont intervenus pour l’arrêter. Le cameraman a vigoureusement protesté, continuant à filmer la scène. Les policiers l’ont violemment repoussé avec leurs boucliers lui retirant sa caméra. la pause. Le cameraman a réussi à s’échapper. Le jeune homme a été arrêté » rapporte la chaîne.

Un début d’année 2009 sous les cocktails molotov
Sur Twitter, des étudiants font également état de sérieux dégâts causés dans les universités. Et chaque jour, wikipédia met à jour son compte-rendu des événements et l’interprétation des causes et conséquences du mouvement. Le recul de l’histoire en moins… Sur son blog des blogs, Courrier International propose une sélection de blogs d’étudiants et rend compte des débats qui les animent >« A l’approche des fêtes de fin d’année, certains blogueurs appellent à arrêter le mouvement, tandis que d’autres veulent le renforcer » commente le site de l’hebdomadaire qui ajoute « Des blogs, qui permettent aussi aux policiers de se mobiliser dans certains quartiers plutôt que d’autres. Des blogs qui reflètent avant tout une colère bouillonnante, mais étouffée par la société. Des blogs qui annoncent que l

Emeutes en Grèce : la web révolution



jeudi 18 décembre

par Jean-Baptiste Rivoire, Anthony Lesme

En diffusant les images des manifestations sur Internet, la jeunesse grecque a empêché son gouvernement de mentir sur le développement des heurts. Une web révolution décryptée par Bakchich.

Dans le détail, voici les liens des vidéos :

- Vidéo originale du meurtre d’Andréas Grigoropoulos. Vidéo éclaircie de la même scène. On voit un jeune homme passer de dos, puis deux coups de feu et enfin deux hommes quitter les lieux, ce serait deux policiers.

- Vidéos des échauffourées le jour de l’enterrement, celle de Mega Channel, puis celle amateur avec les onze coups de feu

- Vidéo police et néo-nazis envoyée par Mihalis Panagiothakis. On y voit au premier plan des policiers, ensuite un autre groupe en civil, qui selon Mihalis, serait des groupuscules nazis et qui affronteraient en face les manifestants. Il y aurait eu des précédents comme l’atteste cet autre vidéo police et néo-nazis : Cette vidéo date de février dernier, les neo- fascistes de Xrysh Avgh avaient prévu une commémoration en centre ville d’Athènes. Les antifascistes se sont réunis en contre-manif, c’est parti en bagarre sous l’oeil complaisant des CRS. Si vous visionnez jusqu’au bout, vous verrez que des individus ont des drapeaux dans les mains, ce sont les drapeaux bleus et blancs de la Grèce, toujours mis en évidence par ces groupuscules d’extrême-droite.

- Vidéos des policiers déguisés en émeutiers : 1, 2

- En ce qui concerne le journaliste licencié, un syndicat de journalistes grecs a envoyé un communiqué aujourd’hui, repris par la presse

Merci au journaliste indépendantMatthew tsimitakis, 35 ans et au blogger et webmasterMihalis panagiothakis, 44 ans qui ont répondu d’Athènes via Skype à nos questions.

Merci à la gentille traductrice qui nous a préservé des contre-sens

Autres vidéos : http://www.youtube.com/watch ?v=PK9lpMk7fiY&eurl http://www.youtube.com/watch ?v=cjoO0X11usQ

Grèce : Les émeutes d’Athènes sur les blogs grecs

Globalvoiceonline.org


2008-12-11 @ 12:15 EST · Billet d’origine publié par Solana Larsen

Traduit par Catherine Gamba· Voir le billet d’origine

Depuis quelques jours la capitale de la Grèce est secouée par des manifestations et  des émeutes déversant des milliers de personnes dans les rues en protestation contre le coup de feu tiré le 6 décembre 2008 par un policier dans le quartier d’Exarchia à Athènes et qui a provoqué la mort d’Alexandros Grigoropoulos, âgé de 15 ans.

Le malaise s’est rapidement propagé à Salonique (aussi appelée Thessalonique), deuxième ville du pays et à plusieurs autres villes  de Grèce. Des affrontements ont également eu lieu à Chypre.

Dans le centre d’Athènes, les manifestants, auxquels se sont joints les étudiants des grandes écoles et des universités ainsi que les anarchistes, se sont mesurés aux forces de l’ordre, cassant des vitrines, brûlant des voitures, jetant des bombes artisanales et des cocktails Molotov et mettant le feu aux édifices publics. Les manifestants et les participants à la marche funèbre ont également affronté la police mardi après les funérailles de Grigoropoulos.

Les troubles, affirment certains, sont les pires qu’ai connu la Grèce depuis la chute du pouvoir militaire en 1974 et ils montrent bien le mécontentement général envers la politique du gouvernement du Premier Ministre Costas Karamanlis [en anglais], qui se maintient au pouvoir par une majorité d’un siège. Le principal parti d’opposition a réclamé des élections anticipées.

Voir l’article de Wikipedia [en anglais] sur les émeutes de Grèce en 2008 pour plus d’information.

Twitter

Les utilisateurs de la plate-forme de micro-blogging Twitter ont transmis des informations sur les événements en utilisant le hashtag (mot-clé) #griots [en grec et en anglais]. Un utilisateur de Twitter « asteris » [en grec] a envoyé des nouvelles de Salonique tôt le matin du 10 décembre :

asteris [en anglais] : « les informations de #griots Salonique : à Syntrivani un peloton anti-émeutes piétinait autour de son fourgon. Certains des policiers ont été atteint par des restes de gaz lacrymogène  tirés à deux blocks de là. »

asteris [en anglais] : « les informations de #griots Salonique : la ville est lugubrement calme et déserte, comme dans un jeu vidéo avant que les méchants ne vous tombent dessus. »

Photos

Indymedia Athens [en grec] [certains articles en anglais ici] couvre de manière détaillée le front des émeutes avec des photos dramatiques de rues en feu et des liens vers des vidéos [en grec] où l’on perçoit le bruit de coups de feu.

Un journaliste amateur utilisant le surnom Teacher Dude’s BBQ sur son blog, sur Flickr et sur NowPublic [les 3 pages sont en anglais], a mis en ligne de nombreux articles et photos, dont celles de ses propres blessures après avoir été frappé par la police parce qu’il prenait des photos d’une manifestation. Il raconte[en anglais] :

J’ai eu une épaule démise, le nez fracturé et de nombreux coups et blessures pour avoir pris ces photos [sur Flickr] de la police anti-émeutes grecque pendant une manifestation pacifique le 8 septembre 2007 à Salonique en Grèce.

J’ai été détenu, placé dans un fourgon banalisé par quatre policiers en civil et emmené au poste de police central. J’ai été relâché plus tard sans qu’aucune charge ne soit retenue contre moi, mais avec des douleurs terribles et couvert de sang.

Sur Flickr, on trouve aussi des photos de ThirdEye3 montrant des manifestants qui brandissent des pancartes affichant l’image faite avec Photoshop d’un revolver, en protestation aux coups de feu tirés par la police ainsi qu’une série de photos avec le mot-clé « #griots ».

Dkilim publie des photos des dégâts après les émeutes.

D’autres photos sont visibles sur Flickr, sur les pages de tom.tziros, Λεωνίδας, et murplej@ne – under deconstruction (ce photographe a également un blog : Trainstorming [en grec]).

Vidéos

Sameer Padania du site Internet de vidéos The HUB [tous les liens suivant sont en anglais] de l’organisation pour les droits humains WITNESS qui se trouvait justement à Athènes pour une conférence sur les médias a mis en ligne plus d’une douzaine de courtes vidéos de ce qu’il voyait dans les rues.

Videoonthecloud a mis en ligne deux vidéos sur YouTube dont celle-ci, montrant un policier qui jette une pierre à un trouver beaucoup d’autres vidéos sur YouTube avec le mot clef « #griots ».

Georgia Popplewell et Renata Avila ont contribué à la rédaction du texte et des liens publiés

~ par Alain Bertho sur 19 décembre 2008.