Emeutes en Bolivie septembre 2008

Disturbios en la Paz Centro

16 septembre 2008
Habitantes del municipio de La Paz Centro, departamento de León, al occidente del país, incendiaron hace pocos momentos la estación policial de la localidad, furiosos por el asesinato de un joven de 15 años de edad, que ayer murió a manos de tres policías.
La estación policial fue atacada cuando el féretro del joven asesinado, identificado como Luis Ángel Vargas Salgado, estaba siendo trasladado a la iglesia de esa localidad, para una misa de cuerpo presente.
Antes de que incendiaran la estación policial, los furiosos manifestantes quemaron una motocicleta. A pesar de los ataques, los oficiales aún no han actuado para restablecer el orden.
Los oficiales implicados en la muerte del menor son Denis Cano, jefe de patrulla; Norvin Sevilla, artillero, y Juan Ramón Briones, conductor de la patrulla en la que persiguieron al jovencito cuando éste supuestamente burló un retén policial.
Esto al parecer molestó a los oficiales , quienes se dieron a la tarea de perseguirlo, logrando capturarlo en casa de su abuelo poco después de haberle disparado.

8 morts lors de manifestations contre le gouvernement en Bolivie


12 septembre 2008

Huit personnes au moins ont été tuées jeudi au cours de manifestations anti-gouvernementales de plus en plus violentes en Bolivie, sur fond de montée de tension diplomatique avec Washington.

Les Etats-Unis ont en effet ordonné l’expulsion de l’ambassadeur de Bolivie en réponse à l’expulsion, la veille, du représentant américain à La Paz, qui a été accusé par le président bolivien Evo Morales d’attiser les manifestations contre son gouvernement.

Dans la région amazonienne de Pando, des militants de l’opposition ont abattu sept agriculteurs, a déclaré un membre du gouvernement. La huitième victime est un employé du gouvernement régional.

« Un conflit intérieur fomenté par les gouverneurs de plusieurs régions »

« Nous parlons là d’un vrai massacre et le responsable est le gouverneur du Pando », a déclaré le vice-ministre des Mouvements sociaux Sacha Llorenti.

Pour le gouvernement de gauche de Morales, ces violences sont fomentées par des responsables de l’opposition de droite, qui contrôle quatre des neuf régions du pays. « Ce qui n’était au départ qu’une manifestation violente contre l’Etat est en train de se transformer en conflit intérieur fomenté par les gouverneurs de plusieurs régions », a estimé le vice-ministre de l’Intérieur Ruben Gamarra.

L’opposition réclame davantage d’autonomie dans les régions qu’elle dirige et elle dénonce des projets de modification de la constitution et de distribution des terres aux pauvres par Morales, le premier président indigène de l’histoire du pays.

Des affrontements ont aussi eu lieu jeudi dans la région de Tarija, riche en gaz naturel, et des manifestants anti-Morales ont occupé des bâtiments publics dans la ville de Santa Cruz, bastion de l’opposition, pour la troisième journée consécutive. American Airlines a annulé jeudi ses vols en direction de Santa Cruz.

Chavez prêt à soutenir Morales

La radio Erbol rapporte que cinq personnes ont été blessées par des armes à feu au cours d’un raid mené par une milice de jeunes activistes anti-Morales dans un supermarché d’un quartier favorable au président bolivien, toujours à Santa Cruz.

L’ambassadeur de Bolivie au Brésil, Rene Dorfler, a déclaré jeudi que le gouvernement étudiait la possibilité d’imposer la loi martiale.

Dans un discours prononcé à La Paz, Morales a affirmé que « la patience (du gouvernement) avait des limites ».

Le président vénézuélien Hugo Chavez, leader du bloc des présidents de gauche latino-américains opposés aux Etats-Unis, a déclaré jeudi qu’il était prêt à venir en aide à son homologue bolivien en cas de tentative de coup d’Etat.

« Si l’oligarchie, ces laquais ‘yankee’ directement dirigés et financés par l’empire (américain), renversent un gouvernement, nous aurons le feu vert pour lancer n’importe quelle opération nécessaire pour rendre le pouvoir au peuple », a dit Chavez.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a téléphoné à Morales pour l’encourager au dialogue et une délégation de représentants argentins, brésiliens et colombiens va se rendre à La Paz pour jouer un rôle de médiation, a fait savoir le ministère brésilien des Affaires étrangères.

Mercredi, le président Evo Morales avait demandé à l’ambassadeur des Etats-Unis, Philip Goldberg, de quitter le pays. « L’ambassadeur des Etats-Unis conspire contre la démocratie et veut l’éclatement de la Bolivie », avait-il justifié.

Morales n’avait pas indiqué de quelles preuves il disposait quant à l’implication présumée de l’ambassadeur dans les dernières manifestations anti-gouvernementales.

La réponse de Washington à cette « action injustifiée » ne s’est pas fait attendre. « Nous avons officiellement informé le gouvernement bolivien de notre décision de déclarer l’ambassadeur Gustavo Guzman persona non grata », a déclaré le département d’Etat dans un communiqué.

Les manifestations anti-gouvernementales se sont aussi traduites par le sabotage d’un gazoduc qui a perturbé les livraisons de gaz naturel au Brésil et à l’Argentine. La situation était en partie revenue à la normale jeudi.

Une situation explosive

11 septembre 2008

Blocus, affrontements, attentat contre un gazoduc : la tension monte entre les départements autonomistes et le président Evo Morales. Ce dernier accuse l’ambassadeur des Etats-Unis à La Paz d’attiser les divisions et il exige son expulsion.

Un climat de tension règne depuis le lundi 8 septembre dans les départements de Beni, Pando, Santa Cruz et Tarija. [Ces départements couvrent la moitié orientale du pays et produisent la majorité des hydrocarbures boliviens ; leurs quatre gouverneurs ont en commun d’être opposés à Evo Morales et d’avoir déclaré l’autonomie.] Ils exigent du gouvernement le remboursement des 166 millions de dollars correspondant à l’impôt direct sur les hydrocarbures (IDH). Et, comme si cela ne suffisait pas, le président de la République Evo Morales a ouvert un nouveau front conflictuel, le 10 septembre, en déclarant persona non grata Philippe Goldberg, l’ambassadeur des Etats-Unis en Bolivie, qu’il accuse de porter atteinte à la démocratie et d’encourager la division du pays.

L’ordre d’expulser le diplomate américain est intervenu alors que des représentants de la société civile de la province de Gran Chaco [dans l’est du département de Tarija], ont été accusés d’avoir perpétré un attentat contre un gazoduc, entre les usines de San Antonio et de San Alberto, ce qui a entraîné une baisse de 10 % de l’exportation de gaz vers le Brésil. Selon des chiffres fournis par le gouvernement, le pays devrait perdre plus de 8 millions de dollars par jour. Santos Ramírez, le président de Yacimientos Petrolíferos Fiscales Bolivianos [la compagnie pétrolière nationale], a annoncé que le problème serait résolu dans les vingt jours.

La violence s’est également emparée de Tarija, la capitale du département du même nom, où les autonomistes ont occupé l’aéroport Oriel Lea Plaza, entraînant l’annulation des vols. Les routes de la province de Gran Chaco étant bloquées depuis dix-huit jours, la région s’est retrouvé coupé du reste du pays. L’après-midi, des affrontements ont éclaté entre autonomistes et paysans membres du MAS [Mouvement pour le socialisme ; le parti présidentiel]; la vice-présidente du Comité civique de Tarija, Patricia Galarza (opposition), a été blessée.

A Santa Cruz, pour la deuxième journée consécutive, des institutions ont été occupées et des groupes de jeunes se sont opposés à des représentants de la force publique. Ces affrontements ont eu lieu après que des rumeurs ont couru toute la matinée sur une série supposée de pillages dans les commerces de la ville. L’après-midi, les manifestants se sont emparés du terminal de transports, de bureaux et d’entrepôts des douanes boliviennes, de trois bureaux du Service départemental de l’éducation, de l’immeuble de l’Unité de promotion de l’emploi [une agence du ministère du Travail] et des bureaux d’ENTEL [les télécommunications boliviennes].

Le président Evo Morales a jugé « inacceptables » les événements survenus dans les départements de la dite « demi-lune » [les régions autonomistes], accusant certains groupes de mettre en péril la démocratie et l’unité boliviennes, avec le soutien, a-t-il déclaré, de l’ambassadeur des Etats-Unis. En réaction aux manifestations organisées par les partisans de l’autonomie, les milieux proches du MAS ont mis en place plusieurs blocus routiers, fermant notamment l’ancienne route de Cochabamba pour empêcher l’arrivée de marchandises dans la ville de Santa Cruz.

Pour le ministre de la Présidence Juan Ramón Quintana, les autorités de Santa Cruz poussent à l’affrontement violent dans l’objectif de « faire des morts ». Le 8 septembre, le ministre de l’Intérieur Alfredo Rada a accusé les représentants de la société civile et les gouverneurs de fomenter un coup d’Etat, ce qu’a nié Rubén Costas [le gouverneur de Santa Cruz]. José Miguel Insulza, secrétaire général de l’Organisation des Etats américains, a condamné les violences commises en Bolivie et a demandé au gouvernement et aux gouverneurs d’opposition de renouer le dialogue en vue d’une pacification.

L’escalade de la violence en Bolivie tourne à la crise régionale

12 septembre 2008

L’escalade de la violence en Bolivie, qui a déjà fait au moins huit morts, entraîne une crise diplomatique régionale avec la décision surprise du président Hugo Chavez annoncée jeudi d’expulser l’ambassadeur des Etats-Unis au Venezuela, par solidarité avec La Paz.

L’escalade de la violence en Bolivie, qui a déjà fait au moins huit morts, entraîne une crise diplomatique régionale avec la décision surprise du président Hugo Chavez annoncée jeudi d’expulser l’ambassadeur des Etats-Unis au Venezuela, par solidarité avec La Paz.

L’expulsion de l’ambassadeur des Etats-Unis à Caracas, Patrick Duddy, est la deuxième en 48 heures d’un chef de mission diplomatique américaine en Amérique du sud, après la décision mercredi du président bolivien Evo Morales de déclarer persona non grata l’ambassadeur américain à La Paz, Philip Goldberg.

Ces mesures diplomatiques coïncident avec une multiplication des violences dans le pays, où huit personnes ont été tuées jeudi dans une manifestation dans le nord.

Des heurts ont éclaté ces derniers jours à travers la Bolivie entre partisans du gouvernement de gauche et militants de l’opposition libérale, qui manifestent en soutien à plusieurs gouverneurs provinciaux autonomistes, hostiles à la politique d’Evo Morales.

M. Morales, le premier président indigène de l’histoire du pays, avait accusé mercredi l’ambassadeur des Etats-Unis d’encourager une division de la Bolivie, un pays andin de 10 millions d’habitants partagé entre paysans indigènes d’un côté, blancs et métis de l’autre, et de conspirer contre le gouvernement.

Le gouvernement l’accuse aussi de fournir une aide financière aux opposants de droite via l’USAID, l’agence américaine pour l’aide au développement.

Washington a aussitôt réagi en expulsant, par réciprocité, l’ambassadeur de Bolivie aux Etats-Unis.

« Allez au diable, yankees de merde », a lancé M. Chavez, bête noire de Washington et allié politique d’Evo Morales, en annonçant l’expulsion dans les 72 heures de l’ambassadeur des Etats-Unis au Venezuela.

M. Chavez a assuré aussi être prêt à venir en aide à Evo Morales s’il se trouvait menacé.

L’opposition conservatrice bolivienne accuse régulièrement Cuba et le Venezuela d’avoir envoyé en Bolivie des militaires camouflés en coopérants civils ou médicaux.

En Bolivie, de violents affrontements se sont déroulés jeudi non loin de Cobija, dans la région de Pando (nord), entre partisans du président Morales et opposants, faisant au moins huit morts et une dizaine de blessés.

Depuis quatre jours, des heurts et des manifestations sporadiques se poursuivent dans les cinq régions de Santa Cruz (est), Tarija (sud), Beni et Pando (nord) et Chuquisaca.

« Je ne vois pas comment cela peut s’arrêter, il s’agit de groupuscules et de commandos très organisés », explique à l’AFP Franck Poupeau, un sociologue de l’Institut français d’études andines (IFEA) basé à La Paz.

Dans plusieurs régions, les manifestants anti-gouvernementaux se sont emparés de bâtiments des douanes, des impôts, de centraux téléphoniques ou même de petits aéroports.

« Ces prises d’institutions publiques n’ont rien de mobilisations populaires, ce sont de petits groupes très organisés », remarque M. Poupeau qui ne voit pas dans l’immédiat de possiblilité de dialogue ni de sortie de crise.

Devant ces désordres persistants, le chef de l’Etat a averti l’opposition que « la patience avait des limites », tandis que le gouvernement dénonçait une « menace de guerre civile » de la part de « groupes fascistes », particulièrement à Santa Cruz, le moteur économique du pays, mais aussi le bastion de l’opposition libérale.

Des manifestants ont aussi interrompu partiellement la fourniture de gaz naturel au Brésil et à l’Argentine, les pays voisins, en fermant les vannes d’un gazoduc et en provoquant une explosion dans une station de pompage.

Evo Morales, tenant de l’anti-libéralisme, est confronté depuis des mois à la fronde de cinq des neuf gouverneurs des provinces boliviennes, qui refusent un projet de constitution qualifiée d' »étatiste et indigéniste ». Ce projet doit être soumis à un référendum le 7 décembre.

Cinq gouverneurs, sur neuf, réclament la reconnaissance de statuts d’autonomie régionale, déclarés illégaux par le gouvernement.

Des affrontements dans le nord de la Bolivie

RFI

11/09/2008

En Bolivie, les violences ont fait aujourd’hui jeudi plusieurs morts dans des affrontements entre militants autonomistes et partisans du président Morales. Le gouvernement fait face depuis mardi à une violente vague d’occupation des institutions publiques dans quatre régions dirigées par l’opposition autonomiste de droite. Des actions qui ont ensuite dégénéré en combats de rue. Alors que les forces de l’ordre ont reçu instruction de ne pas utiliser d’armes létales, la situation échappe chaque jour un peu plus au contrôle du gouvernement. Cinq régions, sur les neuf que compte le pays, réclament que l’argent généré par la vente des hydrocarbures leur soit rendu. Il y a un peu moins d’un an, le gouvernement avait en effet récupéré une partie de la rente pétrolière destinée aux régions pour financer une pension annuelle aux personnes âgées.

Un manifestant anti-gouvernemental jette des éléments d’ordinateur dans un feu, le 10 septembre 2008 à Santa Cruz, à l’est de la Bolivie. (Photo : Reuters)

Le bilan officiel des affrontements fait état de huit morts. Les faits se sont produits sur la commune de Porvenir, à 30 km de Cobija, la capitale de la région du Pando, au nord de la Bolivie.
(Carte : RFI)

Les faits se sont produits sur la commune de Porvenir, à 30 km de Cobija, capitale de la région du Pando au nord de la Bolivie. Des militants autonomistes et des fidèles du gouvernement se sont affrontés et, pour la première fois depuis mardi, des armes à feu ont été utilisées. Le bilan officiel fait état de huit morts, dont un employé de la préfecture du Pando. La présidente du comité civique local, qui défend l’autonomie, aurait également été prise en otage par des paysans partisans de Morales.

L’opposition a aussitôt dénoncé les agissements de tueurs à la solde du gouvernement. Evo Morales, de son côté, a averti que la patience de l’Etat avait une limite : « C’est l’obligation du gouvernement de défendre la démocratie et l’unité du pays », a prévenu le président bolivien alors que le nombre de blessés a dépassé la centaine en trois jours de conflits.

En attendant, si les militants des mouvements sociaux ont investi le terrain et affrontent physiquement les autonomistes, les forces de l’ordre restent plutôt discrètes et l’Etat ne semble plus avoir aucun contrôle de la situation dans plusieurs zones du pays.

Bolivie: Les manifestations font trois morts

leJDD.fr

11 septembre 2008

Trois personnes au moins ont été tuées au cours d’affrontements entre groupes de manifestants rivaux dans une province du nord de la Bolivie, a annoncé jeudi le vice-ministre de l’Intérieur Ruben Gamarra. Deux des morts étaient des agriculteurs de la province de Pando favorables au gouvernement qui ont été « attaqués avec des armes à feu » par des représentants de l’administration régionale contrôlée par l’opposition, a-t-il dit. Pour le gouvernement, ces violences sont fomentées par des responsables de l’opposition de droite qui contrôle quatre des neuf régions du pays. « Ce qui n’était au départ qu’une manifestation violente contre l’Etat est en train de se transformer en conflit intérieur fomenté par les gouverneurs de plusieurs régions« , a estimé Gamarra.

~ par Alain Bertho sur 12 septembre 2008.