Emeutes à Naples mai 2008

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Naples : émeutes contre les mesures prévues pour régler le problème des ordures.

Lepetitjournal.com

27 mai

Des émeutes ont secoué la région de Naples pendant plusieurs jours, jusqu’à hier, faisant même une douzaine de blessés le week end dernier. Les raisons de ce fort mécontentement sont les mesures annoncées par Silvio Berlusconi pour régler la crise des ordures, en particulier la création de décharges. Dix sites ont été choisis et devraient être réquisitionnés. Les maires des communes concernées et bon nombre de riverains y sont opposés, notamment pour des raisons environnementales.

En attendant, 35.000 tonnes* de déchets sont toujours accumulées dans les rues des villes de la région, dont 600 tonnes à Naples. Des solutions temporaires ont été mises en place ces derniers jours, notamment des convois d’ordures en direction de la Sicile et de l’Allemagne.

Source Euronews G.D. (www.lepetitjournal.com – Milan) mercredi 28 mai 2008

Affrontements dans le quartier de Chiaiano vendredi. Reuters. Depuis vendredi, jour et nuit, des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants de Chiaiano, un quartier au nord-ouest de Naples, bloquent l’accès à d’anciennes carrières que le gouvernement a réquisitionnées par décret pour en faire des décharges.

Naples : épreuve de force pour le gouvernement Berlusconi autour des déchets


dimanche 25 mai 2008

-Deux semaines après sa prestation de serment, Silvio Berlusconi, partisan d’une ligne dure pour résoudre la crise des déchets à Naples (sud), est confronté à une fronde populaire emmenée par des maires qui refusent l’ouverture de décharges sans concertation.

« L’Etat ne peut pas céder, le problème des déchets doit être résolu. Et pour cela, il ne faut pas reculer, pas d’un centimètre », a affirmé samedi le chef du gouvernement italien, qui affronte sa première épreuve de force depuis son arrivée au pouvoir le 8 mai.

Depuis vendredi, jour et nuit, des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants de Chiaiano, un quartier au nord-ouest de Naples, bloquent l’accès à d’anciennes carrières que le gouvernement a réquisitionnées par décret, avec neuf autres sites, pour les transformer en décharges afin d’absorber les milliers de tonnes d’ordures en souffrance de la région de Naples, la Campanie.

Douze personnes ont été blessées vendredi et samedi dans des heurts parfois violents avec les forces de l’ordre. Trois manifestants accusés de violences envers les forces de l’ordre ont été assignés à résidence et seront jugés début juin.

Ce « bras de fer entre l’Etat et un quartier », comme le souligne La Repubblica (gauche), « met en péril le défi lancé par Berlusconi » de résoudre la crise et pourrait faire des habitants révoltés, « des symboles nationaux de résistance à une classe politique autoritaire et qui a été incapable de trouver des solutions efficaces en 14 ans de crise ».

« Nous réclamons juste le droit de pouvoir gouverner sur nos territoires. Ces décisions ont été prises par-dessus nos têtes, nous n’avons pas été consultés, c’est ça le problème », a déclaré  aujourd’hui à l’AFP Massimo Nuvoletti, maire-adjoint de Marano, une commune de gauche limitrophe de Chiaiano.

Plusieurs autres maires, à Serre et à Terzigno notamment, dont les localités pâtissent depuis près de quinze ans de la crise chronique des déchets, refusent d’accueillir sur leurs terres des décharges importantes – Chiaiano devrait ainsi accueillir 700.000 tonnes d’ordures.

Les responsables des dix communes désignées par le décret gouvernemental ont été convoquées dimanche après-midi à Naples par le tout nouveau secrétaire d’Etat italien chargé de résoudre la crise des ordures, Guido Bertolaso, actuel responsable de la protection civile.

Ces rencontres ne sont pas « des négociations » mais ont pour but de rassurer, a prévenu Guido Bertolaso.

Palmiro Cornetta, le maire de Serre, a déjà indiqué qu’il réitérerait son « non ferme » à la réalisation d’une décharge sur sa commune, s’estimant « trahi » par les autorités, a-t-il déclaré à l’Ansa.

« Nous attendons de Guido Bertolaso des éclaircissements et surtout qu’il restaure un climat de confiance, de dialogue, et non pas de répression. Les manifestants ne s’attendaient pas à être chargés par la police », a ajouté le maire-adjoint de Marano.

Le gouvernement de Silvio Berlusconi a adopté mercredi lors d’un conseil des ministres symboliquement réuni à Naples, un arsenal de mesures pour résoudre la crise des déchets, dont la « militarisation » des sites choisis pour être transformés en décharges et des sanctions pénales allant jusqu’à l’incarcération pour les personnes qui s’opposeraient à ces décisions.

Quelque 35.000 tonnes d’ordures sont encore accumulées dans les rues des villes de Campanie, dont 600 tonnes à Naples. Les pompiers ont indiqué dimanche matin être intervenus plus de trente fois depuis samedi soir pour éteindre des feux de tas de poubelles allumés par des habitants excédés.

Emeutes à Naples contre l’ouverture d’une décharge

France24

Samedi 24 mai 2008

Des heurts ont opposé vendredi la police napolitaine à des manifestants hostiles à l’ouverture de nouvelles décharges annoncée par le gouvernement italien pour mettre un terme à la crise des ordures.

Des heurts ont eu lieu vendredi soir à Naples entre la police et des manifestants protestant contre l’ouverture d’une décharge prévue par le gouvernement Berlusconi dans le cadre de son plan contre la crise des ordures, a constaté un photographe de l’AFP.

Trois manifestants et six policiers souffrent de contusions, selon l’agence Ansa.

Un millier de manifestants se sont rassemblés à Chiaiano (périphérie nord-ouest) et ont bloqué la route menant au site pour empêcher son accès aux forces de l’ordre.

Des manifestants ont tenté d’incendier un bus et ont jeté des pierres sur les policiers, qui les ont chargés en faisant usage de gaz lacrymogène.

La situation était revenue au calme vers 23H00 (21H00 GMT), a indiqué à l’AFP un responsable de la police.

Sept manifestants ont été interpellés, a indiqué l’Ansa.

Un correspondant de la télévision publique RAI Romolo Sticchi a affirmé avoir été frappé par un policier qui lui a confisqué sa caméra, selon l’Ansa.

« Une réaction de ce type (de la part de la population, ndlr) était prévisible, je la comprends, mais il est de l’intérêt de tous de mettre fin à cette tragédie nationale », a réagi le ministre de l’Intérieur Roberto Maroni.

Le nouveau gouvernement de Silvio Berlusconi a annoncé mercredi à l’issue de son premier conseil des ministres à Naples (sud) une série de mesures destinées à régler la crise chronique des déchets dans cette ville et dans sa région, comprenant l’ouverture d’une dizaine de décharges.

Chiaiano figure parmi les sites désignés par le gouvernement dont la liste officielle est attendue samedi, écrit l’Ansa.

Plusieurs manifestations avaient eu lieu en mai à Chiaiano contre l’ouverture de la décharge, un site déjà retenu par le précédent gouvernement.

M. Berlusconi a aussi déclaré mercredi que les sites seraient déclarés « zones militaires » et protégés comme tels.

« Les actions de blocage des minorités organisées ne seront plus tolérées », a-t-il averti, dans une allusion aux nombreuses manifestations, parfois violentes, régulièrement organisées par des habitants qui refusent la création de décharges sur leur commune.

Les personnes incitant aux « désordres » contre la création de décharges risqueront jusqu’à 5 ans de prison tandis que ceux empêchant leur aménagement seront passibles de trois mois à un an de prison, a averti le nouveau chef de gouvernement.

Déchets: nouveaux affrontements dans les faubourgs de Naples

24 mai 2008

Après une nuit d’émeutes à Chiaiano, une banlieue populaire de Naples, de nouveaux heurts ont opposé la police italienne à des habitants. Ceux-ci sont hostiles à l’ouverture d’une décharge annoncée par le gouvernement pour mettre un terme à la crise des ordures.

Deux carabiniers et deux manifestants ont été blessés lorsque les forces de l’ordre ont entrepris de déplacer un autobus qui barrait l’accès à la carrière choisie pour abriter cette décharge, à Marano, commune limitrophe de Chiaiano (périphérie nord-ouest de Naples), ont rapporté des témoins. La police a fait état de jets de cocktails Molotov.

Depuis vendredi soir, des heurts à répétition entre police et manifestants opposés à l’ouverture de la décharge de Chiaiano, qui pourrait accueillir plus de 700’000 tonnes d’ordures, ont fait plus d’une douzaine de blessés légers.

A l’occasion de son premier conseil des ministres, délocalisé à Naples pour marquer sa détermination à en finir avec cette crise qui dure depuis la fin de l’année dernière, Silvio Berlusconi a signé mercredi un décret ordonnant l’ouverture de plusieurs décharges classées zones militaires. La liste des dix sites réquisitionnés a été publiée vendredi.

Déchets napolitains: une future décharge reste occupée par des manifestants. Heurts avec la police

TSR.CH

24.05.2008

Après une nuit d’émeutes dans les faubourgs de Naples, de nouveaux affrontements ont opposé samedi la police italienne à des habitants. La police a fait état de jets de cocktails Molotov. Les habitants de Chiaiano protestent contre l’ouverture d’une décharge à Marano, commune limitrophe, qui pourrait accueillir plus de 700’000 tonnes d’ordures. Depuis vendredi soir, les heurts ont fait une douzaine de blessés légers. A l’occasion de son premier conseil des ministres, Silvio Berlusconi a ordonné l’ouverture de décharges classées zones militaires. La liste des 10 sites réquisitionnés a été publiée vendredi. (SWISS TXT)

Crise à Naples: nouveaux affrontements entre policiers et manifestants

NAPLES — Les tensions étaient vives samedi après une nuit d’affrontements à Chiaiano entre policiers et manifestants, furieux des projets du gouvernement d’installer à proximité de cette ville de la banlieue de Naples une décharge publique, stockant une partie des déchets accumulés depuis des mois.

Samedi, des manifestants ont jeté divers projectiles et déchets sur les policiers en tenue anti-émeute, qui ne sont pas intervenus. Le site de la future décharge est un des dix retenus par le nouveau gouvernement de Silvio Berlusconi pour recevoir une partie des ordures qui s’empilent à Naples et ses environs.

Durant la nuit, plusieurs policiers et manifestants ont été blessés au cours d’affrontements, alors que les forces de l’ordre tentaient de dégager un autobus vide placé en travers de la chaussée pour bloquer l’accès au site. Trois personnes ont été interpellées, a précisé l’agence de presse italienne ANSA.

Mercredi, Silvio Berlusconi a officiellement désigné mercredi un « Monsieur Ordures » pour mettre fin à la crise des poubelles à Naples. Le chef du gouvernement italien a aussi annoncé la création de nouvelles décharges ainsi que l’intervention de l’armée pour nettoyer la ville et ramener l’ordre.

M. Berlusconi a organisé un conseil des ministres extraordinaire à Naples même pour présenter ses solutions dans un dossier devenu emblématique de l’incapacité de Rome à gérer les affaires dans le Sud. Il s’était engagé à régler la question lors de la campagne électorale des législatives d’avril qui a ramené le centre-droit aux commandes du pays.

La plupart des mesures reprennent celles du précédent chef du gouvernement de centre-gauche Romano Prodi, qui ne les avait que partiellement et ponctuellement appliquées.

La crise des déchets est récurrente à Naples et dans la région de la Campanie depuis des années, résultat d’années de mauvaise gestion, du refus des habitants de l’ouverture de décharges supplémentaires et, selon les autorités, de l’infiltration de la mafia dans le lucratif marché de la gestion des déchets.

Depuis décembre 2007, le chaos s’est installé à Naples. Les décharges sont pleines, les éboueurs se sont mis en grève et les ordures s’amoncellent dans les rues de cette cité d’un million d’âmes, d’où s’élève une odeur pestilentielle. Des incidents violents ont éclaté entre des habitants et des pompiers venus éteindre les feux de déchets et les autorités sanitaires s’inquiètent des dangers pour la santé, à l’approche de l’été.

Le maire de Marano Salvatore Perrotta, dont la ville est proche de la future décharge de Chiaiano, s’est dit déterminé samedi à aller en justice pour empêcher son ouverture.

Nouveaux affrontements dans les faubourgs de Naples


REUTERS | 24.05.2008 |

NAPLES (Reuters) – Après une nuit d’émeutes à Chiaiano, banlieue populaire de Naples, de nouveaux heurts ont opposé samedi la police italienne à des habitants hostiles à l’ouverture d’une décharge annoncée par le gouvernement de Silvio Berlusconi pour mettre un terme à la crise des ordures.

Deux carabiniers et deux manifestants ont été blessés lorsque les forces de l’ordre ont entrepris de déplacer un autobus qui barrait l’accès à la carrière choisie pour abriter cette décharge, rapportent des témoins. La police a fait état de jets de cocktails Molotov.

A l’occasion de son premier conseil des ministres, délocalisé à Naples pour marquer sa détermination à en finir avec cette crise qui dure depuis la fin de l’année dernière, Silvio Berlusconi, réélu en avril à la tête du gouvernement, a signé mercredi un décret ordonnant l’ouverture de plusieurs décharges classées zones militaires, en attendant la mise en service de nouveaux incinérateurs.

Le Premier ministre s’est engagé à combattre le problème « exactement comme s’il s’agissait d’un tremblement de terre ou d’une éruption volcanique ».

Les détails du décret, notamment en qui concerne les sites retenus, n’ont pas été dévoilés mais Guido Bertolaso, chargé d’en superviser la mise en oeuvre, a révélé vendredi que l’une d’elles verrait le jour en juin dans une carrière désaffectée de Chiaiano.

CONSENSUS DROITE-GAUCHE

A droite comme à gauche, on dit comprendre l’hostilité des riverains à l’ouverture de ces décharges, tout en jugeant la mesure préférable à l’accumulation des déchets sur les trottoirs.

« Les maires des communes où des décharges vont être ouvertes doivent faire comprendre à leurs administrés que les ordures qui s’entassent et brûlent dans les rues sont plus dangereuses pour l’environnement et leur santé », a plaidé Maurizio Gasparri, membre du camp conservateur.

« L’exaspération des habitants de Chiaiano (…) ne justifie pas la violence. Et il ne s’agit pas d’une décharge dangereuse », a quant à lui assuré Ermete Realacci, chargé des questions environnementales au sein de l’opposition.

Pendant la campagne pour les législatives, Berlusconi a rejeté la responsabilité de la crise sur le gouvernement de centre-gauche qui gouvernait depuis deux ans l’Italie et la Campanie, dont Naples fait partie.

Walter Veltroni, chef de file de la gauche, a rétorqué que la crise, nourrie par l’étroite implication de la mafia locale, existait déjà lors du précédent mandat du « Cavaliere », de 2001 à 2006.

Version française Jean-Philippe Lefief

La crise des ordures provoque des émeutes dans Naples

19 mai 2005

La nuit de dimanche à lundi a été très agitée à Naples, dans le sud de l’Italie. Les pompiers ont du intervenir pour éteindre une centaines d’incendies… de poubelles.

La ville est en effet en proie depuis plusieurs mois à une déficience de traitement des ordures ménagères et les tas de déchets s’accumulent dans les rues napolitaines. On estime que Naples croule sous plus de 4000 tonnes de déchets. Aussi, excédés par l’accumulation de montagnes d’ordures sous leurs fenêtres et par l’odeur nauséabonde due à la chaleur de ces derniers jours, des habitants ont allumé des feux dont certains se sont transformés en incendies.

Les Napolitains s’organisaient pour monter des barrages interdisant l’accès aux pompiers, créant de véritables affrontements avec les forces de l’ordre venues en soutien.

Lundi matin le calme quelque peu revenu, l’entreprise de collecte des ordures de Naples, l’Asia, a annoncé « effectuer un ramassage spécial des déchets ». Le nouveau gouvernement Berlusconi à pour sa part promis d’intervenir au plus vite et l’armée serait appelée en renfort pour déblayer les immondices.

La situation est en effet plus que préoccupante, à tel point que le président de l’Ordre des médecins de Naples, Giuseppe Scalera, a dénoncé dimanche une situation sanitaire « dramatique », évoquant « l’augmentation des colonies de rats et du risque de transmission de maladies comme la leptospirose », maladie transmise via les urines d’animaux malades.

~ par Alain Bertho sur 28 Mai 2008.