Saint-Sylvestre 2007-8

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Journal ALSACE LE PAYS

Par Olivier Chapelle, Lundi 1 Janvier 2007 à 09:10 – () – Le blog de la rédaction

313 véhicules ont été brûlés en France pendant la nuit du réveillon. Strasbourg, Mulhouse et Colmar se sont tristement distingués, l’Alsace accusant une nette recrudescence en la matière.

Quelque 313 véhicules ont été incendiés et 83 autres ont brûlé par propagation en France métropolitaine au cours de la nuit du Nouvel an, tandis que 258 personnes ont été interpellées, a-t-on appris lundi auprès de la direction générale de la police nationale (DGPN).

Selon ce bilan, arrêté à 06H00, sur 25.000 policiers et gendarmes mobilisés, trois policiers ont été légèrement blessés, dont l’un à Paris, bousculé par une voiture sur les Champs-Elysées, où 400.000 personnes ont fêté l’entrée dans l’année 2007, et deux autres lors d’interpellations, selon la même source.

Durant la précédente nuit de la Saint-Sylvestre, 425 véhicules avaient été incendiés (dont 177 en Ile-de-France), contre un total de 333 il y a deux ans, selon un bilan définitif communiqué par la DGPN.

Comme en 2005-2006, la ville la plus touchée par les incendies de voitures reste Strasbourg (28 véhicules), dans le Bas-Rhin, un département qui se distingue depuis le début des années 1990 pour ce type de dégradations. Le Havre (12) et Colmar (11) figurent parmi les autres grandes villes les plus touchées, selon la DGPN.

L’Alsace a connu dans la nuit de la Saint-Sylvestre une forte recrudescence des incendies de voitures, avec notamment 43 véhicules incendiés dans le Bas-Rhin, dont 28 à Strasbourg -contre 11 l’an passé-, a annoncé lundi la préfecture. Il y a un an, 22 véhicules avaient été mis à feu dans le département. En incluant les propagations d’incendies à des véhicules voisins, 60 véhicules au total ont brûlé cette année pour la Saint-Sylvestre dans le Bas-Rhin, selon le bilan de la nuit arrêté à 6h par les autorités préfectorales.

Dans le Haut-Rhin, 46 véhicules ont brûlé au total -départs de feu et propagations inclues-, dont 15 à Colmar et 15 à Mulhouse, selon les chiffres publiés à la mi-journée par la préfecture du Haut-Rhin. L’an dernier, le bilan y avait été de 24 véhicules incendiés directement ou indirectement.

Durant la nuit, les forces de l’ordre ont procédé à Strasbourg à une cinquantaine d’interpellations dont 39 liées aux violences urbaines, parmi lesquelles 25 mineurs dont 14 de moins de 16 ans. Quatre personnes ont été interpellées ailleurs dans le Bas-Rhin pour des dégradations, tentatives d’incendies de véhicule, ou jet de projectiles sur véhicule de police. Dans le Haut-Rhin, 13 personnes ont été interpellées dans le cadre des violences urbaines.

Les interventions des forces de l’ordre et des pompiers ont été émaillées d’incidents, à l’instar de cet automobiliste qui a « délibérément » foncé sur des pompiers intervenant sur un feu de voiture à Wittelsheim (Haut-Rhin), forçant les soldats du feu à plonger dans le fossé pour l’éviter. Le chauffard a ensuite pris la fuite, ont précisé les pompiers.

A Mulhouse, deux personnes ont été interpellées à l’issue d’une course-poursuite pour avoir lancé des cocktails molotov contre des forces de l’ordre, selon une source policière. A Sélestat (Bas-Rhin), la police a procédé à une interpellation après avoir essuyé des jets de projectiles. Six personnes ont par ailleurs été intoxiquées, dont une femme de 40 ans gravement, lors d’un feu de cage d’escalier dans un immeuble à Illzach (Haut-Rhin).

Les forces de l’ordre ont relevé « un net rajeunissement » des personnes mises en cause, citant en particulier le cas de deux garçons de 8 et 10 ans interpellés pour un feu de poubelles à Strasbourg.

Saint Sylvestre: une centaine de véhicules incendiés mais un début de nuit globalement calme

PARIS (AFP) — Le début de la nuit de la Saint-Sylvestre apparaissait relativement calme dans l’ensemble de la France malgré une centaine de feux de véhicules recensés, selon des préfectures et sources policières contactées peu avant minuit par l’AFP.

La ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie a fait état à 23H00 d’un recul sensible du nombre d’incidents, avançant un taux en baisse de 30% par rapport à l’an passé à la même heure au plan national, lors d’une visite dans le Val d’Oise en présence d’un journaliste de l’AFP.

En Ile-de-France, où 13.000 policiers et gendarmes ont été mobilisés pour assurer la sécurité en Ile-de-France dans la nuit, 25 véhicules ont toutefois été incendiés dans les Yvelines et une dizaine dans l’Essonne ainsi que dans le Val de Marne, essentiellement dans les communes d’Orly, du Kremlin-Bicêtre, de Cachan et de Villejuif.

Dans le Val d’Oise, comme en Seine-et-Marne, trois véhicules ont été incendiés.

En Seine-Saint-Denis, où les violences urbaines de novembre 2005 avaient démarré, la situation semblait calme, comme dans les Hauts-de-Seine où « rien de spécial » n’a été enregistré. Aucun bilan chiffré n’était cependant disponible à minuit.

En Province, les préfectures se sont accordées à qualifier de globalement « calme » la situation, à l’image de Toulouse et de sa banlieue, où seuls cinq véhicules ont été brûlés et aucun incident signalé avec les forces de l’ordre.

Dans le nord de la France, la situation était même « particulièrement calme » avec « juste une ou deux voitures brûlées », selon le préfet délégué à la sécurité.

A Strasbourg, survolé depuis 22H00 par un drone à 530 mètres d’altitude, la soirée du Réveillon a débuté avec 10 voitures incendiées et deux voitures supplémentaires brûlées par propagation, selon la préfecture qui a recensé un autre véhicule incendié à Bischwiller (Bas-Rhin). Aucune interpellation n’a été effectuée.

Dans le Haut-Rhin, huit véhicules ont été incendiés et deux autres ont été détruits par propagation des flammes, « des chiffres moins inquiétants que l’an dernier » à la même époque, selon la préfecture.

Situation « très calme » en Lorraine avec trois voitures incendiées en Moselle, soit « la moyenne d’un week-end normal », selon la préfecture, qui a précisé que ces actes étaient « le fait de quelques individus isolés ».

Dans l’agglomération lyonnaise, deux voitures ont été incendiées à Saint-Priest et Givors, « pas plus qu’un samedi soir », selon une source policière.

Situation également tranquille à Dijon (trois véhicules incendiés), à Besançon, à Grenoble.

Dans l’Ouest, le bilan semblait équivalent ou inférieur aux années précédentes à la même heure en Seine-Maritime (6 voitures incendiées, dont cinq dans l’agglomération rouennaise) comme dans les Pays de Loire (une dizaine sur Nantes et sa banlieue).

Dans le Loiret, cinq voitures ont été incendiées dont quatre à Châlette-sur-Loing, près de Montargis, où la situation était tendue entre des jeunes et la police.

A Bordeaux, où 350 policiers ont été mobilisés, le début de nuit était également relativement calme avec « quelques interpellations et quelques feux épars de véhicules », selon la police.

Plus de 40000 voitures ont brûlé l’an dernier

Le Figaro

Jean-Marc Leclerc01/01/2008 |

Les débordements du 31 décembre clôturent un bilan annuel plutôt passable. Pourtant, même les petites villes de province paient leur tribut aux violences urbaines.

Le chiffre n’est guère rassurant. Pour Alain Bauer, président de l’Observatoire national de la délinquance, le nombre de voitures brûlées sur l’ensemble de l’année 2007 dépassera allègrement les «40 000 sinistres». Le phénomène reste assez constant depuis plusieurs années. Ce bilan n’inclura pas les faits du 31 décembre, intégrés l’année suivante.

Imperturbable, le ministère de l’Intérieur fait état, pour les dernières festivités, d’un réveillon «relativement calme». Officiellement, le nombre de voitures brûlées pour le passage à l’an neuf est en régression (372 contre 397) et celui des interpellations reste stable (259). Quatre policiers ont été «légèrement blessés», ajoute la place Beauvau, soulignant qu’«aucun dégât sur les biens immobiliers, tant privés que publics» n’a été observé.

Après Strasbourg l’année passée, c’est Nantes qui détient le record d’incendies criminels le soir du réveillon, avec une quarantaine de véhicules partis en fumée.

La capitale alsacienne et Toulouse suivent de près, avec une vingtaine de sinistres chacune. Nice en compte pour sa part 14, tandis qu’une petite ville du Loiret, Châlette-sur-Loing, entre avec fracas dans le palmarès avec 16 voitures calcinées en une nuit ! La situation sur place était très tendue entre des jeunes et les forces de l’ordre. «La contagion des phénomènes de violence et de dégradation aux zones rurales confiées à la gendarmerie est d’ailleurs une évolution constante depuis une dizaine d’années», déplore le préfet d’un département de l’Ouest.

Dans la région parisienne, 102 véhicules ont été brûlés, dont 42 par propagation, le soir de la Saint-Sylvestre. La concentration de ­foule aux Champs-Élysées, pour célébrer le passage à l’année nouvelle, a rassemblé quelque 400 000 personnes, autant que l’année dernière, et n’a pas donné lieu à des incidents notables. En Ile-de-France, pas moins de 13 000 policiers et gendarmes avaient été requis, dont 4 500 pour la seule capitale.

Près d’un tiers de fraudes à l’assurance

Reste à expliquer les chiffres. Pour le sociologue Sebastian Roché, «le nombre de voitures brûlées est un bon indicateur de la violence urbaine en période de crise, comme lors des derniers événements de ­Villiers-le-Bel, mais pas en fin d’an­née». Il estime en effet qu’«il est quasiment impossible de distinguer, le soir du 31, ce qui relève vraiment de l’émeute».

Les incendies de voitures à l’année, à raison de 70 à 80 par nuit en moyenne, et plus du double le week-end, constituent ce que les experts en sécurité appellent le «bruit de fonds».

Les motivations des auteurs ont été étudiées. Pour près d’un tiers des faits, l’acte ca­che une fraude à l’assurance. Dans 10% à 15% des cas, il s’agit aussi de véhicules volés, puis incendiés par les délinquants pour détruire les traces et empreintes qui pourraient les trahir. Le reste, soit plus de la moitié des 40000 actes commis l’an dernier, relève de la violence urbaine ou de la vengeance privée.

40 voitures incendiées pour la Saint-Sylvestre en Loire atlantique

PRESSE OCEAN

Pendant la nuit de la Saint-Sylvestre, une quarantaine de voitures ont brûlé dans le département. Ce décompte a été effectué entre 18h, lundi soir, et 7h, mardi matin.Sur la seule ville de Nantes, 27 véhicules ont été détruits par le feu. On en dénombre 10 à Saint-Herblain, 1 à Rezé, et 2 à Orvault. Par ailleurs, selon le centre opérationnel des sapeurs pompiers, cinq bâtiments ont également été touchés partiellement par le feu, et 27 feux de poubelles ou de mobiliers urbains ont été recensés.

~ par Alain Bertho sur 16 mars 2008.